Le Chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil a déclaré que celui qui veut former un gouvernement de spécilistes devrait être lui même un spécilialiste, en réponse à la proposition faite par l’ex-Premier ministre Saad Hariri qui s’est porté candidat à la présidence du cabinet ministériel à condition qu’il soit formé exclusivement de spécialitses apolitiques.
Dans un discours à l’occasion de la 30ème commémoration de la date du 13 octobre, il a affirmé devant un parterre de membres du courant: « 30 ans de feu et de lutte, de tourment et d’injustice, d’attaques et d’exil, d’emprisonnement et de jugement aux mains de partis oppressifs à l’extérieur et à l’intérieur… Ils pensaient tous que nous perdions, que nous étions finis, mais nous ne cessons jamais de nous régénérer ».
« Aujourd’hui, nous sommes au cœur de l’équation qui protège le Liban. Ni vos avions, ni vos menaces et sanctions ne vous serviront. Aujourd’hui, le danger est d’une nature différente, c’est pourquoi nous l’avons qualifié de 13 octobre « économique ». (…) Notre souci se porte pour le peuple, et [le leur] est de nous briser. C’est l’équation qui prévaut », a-t-il poursuivi, rapporte l’agence officielle ANI.
Bassil a commenté le dossier de la formation du gouvernement et l’initiative française, lançant à l’adresse de l’ancien chef du gouvernement Saad Hariri « ne pas être au courant du fait que le président français a nommé un préfet pour superviser son initiative. Celui qui veut être à la tête d’un gouvernement de spécialistes doit être lui-même spécialiste ou simplement céder sa place à un spécialiste. »
Et M.Bassil d’ajouter : « A chaque fois, que nous voulions former un gouvernement nous rencontrons des problèmes et des obstacles, et récemment il y a une nouvelle mode celle de saisir l’occasion de la formation du cabinet pour enfreindre la constitution ».
Il a en outre souligné que « la lutte pour le pouvoir et la peur de l’autre sont si immenses que les deux camps semblent prêts à détruire toute occasion de sauver le pays en échange d’un gain. Quant à nous, nous voyons aujourd’hui une opportunité non seulement de sauver le pays à travers l’initiative française, mais aussi par un amendement constitutionnel qui empêche le vide dans le pouvoir exécutif. »
Et d’expliquer: «L’amendement constitutionnel que nous proposons, et qui sera soumis par le bloc Liban fort, repose sur deux idées: la première est d’accorder au président de la République un délai maximal d’un mois pour fixer une date pour les consultations parlementaires, à condition, bien sûr, que leur résultat soit contraignant, mais qu’ils ne restreignent pas le choix des députés.
La seconde est d’accorder au Premier ministre désigné un délai maximal d’un mois pour former le gouvernement et obtenir l’approbation et la signature du président de la République sur le décret de formation, sinon il sera automatiquement considéré comme démissionnaire et le délai d’un mois sera rendu au président pour une nouvelle série de consultations. »
« Bien entendu, le Parlement doit accorder la confiance ou la refuser, un mois après la date limite de la formation du gouvernement et de publication de son décret. Le délai sera ramené à deux semaines en cas de répétition » a-t-il ajouté.
Sur le plan financier, M. Bassil a souligné « la nécessité de changer la politique en vigueur depuis les années 1990 et d’appliquer une politique inversée en réduisant les intérêts, en garantissant des prêts et en restructurant le secteur bancaire pour être un moteur de l’économie et non un agent obstructif. »
Amendement de la Constitution sans guerre
« Un mécanisme d’amendement de la Constitution sans guerre, mais avec compréhension, existe réellement », a-t-il souligné. « Nous ne pouvons plus vivre sous cette Constitution pourrie. Des solutions existent, et nous n’avons pas à attendre l’extérieur, car le changement vient de l’intérieur. »
« À la suite du 13 octobre, l’accord de Taif nous a été imposé avec la force du canon, et nous avons dû l’accepter car il est devenu notre Constitution. Mais ce n’est ni notre Bible ni notre Coran. Taif est une Constitution, pas un livre sacré, ni prédestiné », a souligné le dirigeant du CPL.
Geagea criminel
En outre, M.Bassil a accusé les Forces Libanais de vouloir « anéantir » son parti. « Nous nous préoccupons des Libanais et leur seul souci est de nous briser et de nous anéantir. Telle est l’équation qui se maintient depuis 1990.
Bassil a mis en garde contre une répétition des mêmes erreurs, jugeant inacceptable que « quelqu’un s’acharne contre une société entière sans avoir rien appris » de ses erreurs passées. « Une telle personne est criminelle, sauf qu’un criminel tue un innocent. Quel qualificatif peut-on dès lors donner à un individu qui assassine toute une société à cause de ses caprices et de ses complexes psychologiques ? » s’est-il interrogé à l’adresse du chef des FL, Samir Geagea.