Joe Biden a dévoilé lundi les premiers grands noms de son futur gouvernement, avec Antony Blinken à la tête de sa diplomatie, optant pour des personnalités expérimentées et reconnues plutôt que pour l’effet de surprise.
L’ancien secrétaire d’Etat de Barack Obama, John Kerry, 76 ans, sera l’émissaire spécial du président américain sur le climat, signe de l’importance qu’accorde Joe Biden à ce dossier.
Le démocrate nommera en outre pour la première fois un Hispanique, Alejandro Mayorkas, à la Sécurité intérieure.
Se posant en gage de stabilité, le président élu démocrate avait fait campagne en promettant de mettre fin au « chaos » de l’ère Trump. Et ses premiers choix, sélectionnés dans le cercle de ses conseillers et collaborateurs de confiance, reflètent sa volonté de marquer le contraste avec le président républicain sortant.
Au poste-clé de secrétaire d’Etat: Antony Blinken, 58 ans, ex-numéro deux du département d’Etat sous le président Barack Obama et l’un des principaux conseillers en diplomatie de Joe Biden.
Fervent partisan du multilatéralisme, « Tony » Blinken devrait s’attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien et au retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat. S’il est confirmé par le Sénat, il succédera à Mike Pompeo, chef de la diplomatie de Donald Trump.
Joe Biden a également désigné un autre proche collaborateur, Jake Sullivan, 43 ans, comme son conseiller à la sécurité nationale.
Linda Thomas-Greenfield, une diplomate afro-américaine chevronnée de 68 ans, qui fut secrétaire d’Etat adjointe pour l’Afrique, deviendra elle ambassadrice à l’ONU.
Joe Biden et sa vice-présidente élue Kamala Harris, feront un discours pour annoncer formellement ces nominations mardi à Wilmington, le fief du président élu, dans le Delaware.
« République bananière »
Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour le milliardaire républicain. Mais la présidence américaine se joue au travers d’un système de grands électeurs attribués dans chaque Etat.
Procédure d’ordinaire quasi-routinière, la certification des résultats dans les Etats-clés prend cette fois, sous les accusations, infondées, de fraude massives lancées par Donald Trump, une envergure nationale.
C’est lundi au tour de la Pennsylvanie et du Michigan, que Joe Biden a remporté respectivement par 81.000 et 155.000 voix d’avance, de le faire.
Le milliardaire a appelé dimanche le parti républicain à « se battre » mais un nombre croissant de grands noms du parti l’appellent à concéder sa défaite, certains voyant même dans le comportement des avocats du président « une honte nationale », digne d' »une république bananière ».
Source: Avec AFP