Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé les réfugiés syriens au Liban à rentrer au pays. Tout en regrettant l’assassinat le 24 novembre dernier d’un jeune libanais par l’un d’entre eux à Bcharré, au nord du Liban.
Quelques 270 familles syriennes vivaient dans cette localité chrétienne, foyer du parti des Forces Libanaises, dont le dirigeant Samir Geagea affiche des positions hostiles au Hezbollah et la résistance, et s’aligne dans l’axe pro saoudien et pro occidental.
Elles en ont été expulsées par ses habitants et les proches de la victime, après l’assassinat d‘un jeune libanais par l’un d’entre eux.
« Le syrien M.K.H. a ouvert le feu sur Joseph Tok en raison d’un litige individuel entre eux, le tuant sur le champ. Il s’est rendu au Forces de sécurité intérieure libanaises », ont rapporté les medias libanais. Il était le gardien d’une villa située au bord d’une route qui mène vers Bcharré. Trois syriens auraient été tués.
Des vidéos postées sur la Toile ont filmé les habitants en colère, sur fond de son de la cloche de l’église, bloquant les routes et réclamant que l’accusé leur soit livré. D’autres images ont montré des scènes d’expulsion des réfugiés syriens et la mise en feu de leurs habitations.
L’armée libanaise a fait circuler des patrouilles dans la localité et ramené le calme, mais le conflit s’est transmis sur les réseaux sociaux. Certains internautes condamnant « une punition collégiale », d’autres menaçant de représailles à l’assassinat du jeune libanais, selon le site de la BBC.
Ayant fui la localité, les 200 familles syriennes se sont rassemblées devant les bureaux de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés syriens, dans la ville de Tripoli, au nord du Liban, réclamant des abris.
L’un d’entre eux, Fayçal Hamdoune, âgé de 50 ans, et visiblement blessé à la tête, a raconté pour le site d’information libanais aux capitaux qataris al-Modon, ce qui s’était passé après le crime.
« Ça fait dix ans que je vis à Bcharré où je me suis réfugié pendant la guerre en Syrie. C’est la première fois que je fais face à une situation pareille. J’ai été surpris lorsque des jeunes ont attaqué notre maison et l’ont incendiée. Ils m’ont frappé ainsi que mon fils sans aucune raison. Par la suite j’ai appris qu’un crime a été perpétré par un travailleur syrien contre le fils de la famille Tok », a-t-il raconté.
Un autre réfugié syrien, Said al-Halil, rapporte quant à lui avoir été tabassé ainsi que sa femme et son fils de deux ans et demi et dont le bras et la jambe ont été cassés.
Regrettant l’assassinat, le ministère syrien a demandé aux autorités judiciaires expertes de révéler les dessous de l’affaire et « de mettre fin à la campagne d’incitation, au langage raciste et aux tentatives d’exploitation d’un évènement individuel ».
Près d’un million et demi de réfugiés syriens vivent au Liban depuis la guerre en Syrie en 2011, ce qui pèse énormément sur l’économie du Liban en crise et sur ses infrastructures.
Ils sont pris en otages par les organisations internationales, avec le soutien des puissances occidentales qui refusent leur retour dans leur pays et font chanter les autorités libanaises en suggérant leur implantation au Liban. Sou prétexte que s’ils rentrent chez eux, ils seront persécutés.
« Nous renouvelons l’invitation aux citoyens syriens que les circonstances de la guerre ont contraint à quitter le pays pour retourner vers le patrie et vivre en dignité et sécurité. Nous allons leur procurer toutes les facilités pour ce retour. Nous ferons tout notre possible pour leur fournir les moyens d’une vie digne », a conclu une source du ministère syrien des AE.
Source: Divers