Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé, samedi 12 décembre, pour la troisième semaine consécutive dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France pour dénoncer une proposition de loi sur la sécurité qu’ils considèrent comme « liberticide ».
Les deux dernières manifestations s’étaient soldées par de violents incidents et affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qualifiés « d’ultras » ou de « casseurs » par les autorités, en particulier à Paris.
Lancée à l’initiative d’un collectif de syndicats, d’associations ou de mouvements politiques de gauche, cette nouvelle journée de mobilisation s’est déroulée sous forte présence policière, notamment à Paris, pour éviter la répétition des incidents violents.
Ces manifestations ont réuni quelque 60.000 personnes dans tout le pays, selon les organisateurs, 26.417 selon le ministère de l’Intérieur.
De violents heurts ont éclaté en début de manifestation et 164 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Certains manifestants ont scandé « CRS SS, vous êtes des collaborateurs ».
« On ne peut pas rester chez soi face à ce qui se passe actuellement dans le pays, et qui est grave. Le gouvernement légifère à tour de bras, il n’y a aucun contrôle parlementaire, et réduit nos libertés texte après texte », a indiqué Christophe, un professeur de philosophie de l’art de 47 ans.
Les nombreuses arrestations ont suscité des tensions dans le défilé parisien, mais aucun incident majeur n’y a été signalé.
Réunis derrière une banderole proclamant « stop aux lois liberticides, stop à l’islamophobie », les manifestants parisiens ont dénoncé les textes de loi du gouvernement comme les violences policières, reprenant régulièrement le slogan « Tout le monde déteste la police ».
Présenté mercredi en conseil des ministres, le projet de loi contre le séparatisme, dénoncé par certains à gauche comme une loi de « stigmatisation des musulmans », vise à renforcer la lutte contre « l’islamisme radical ».
Source: Avec AFP