En réponse aux déclarations de son homologue français Jean-Yves Le Drian, selon lequel il faut dire aux Iraniens que ça suffit concernant la reprise de leurs activités nucléaires, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Javad Zarif a rappelé que Le Drian a vendu des armes à l’Arabie saoudite pour sa guerre contre le Yémen.
« Le Drian a commencé sa carrière ministérielle en vendant des armes aux crimes de guerre saoudiens lorsqu’il était ministre de la Défense entre 2012 et 2017 », a-t-il tweeté le dimanche 17 janvier.
Et de poursuivre : « évitez de tenir des propos médiocres à l’encontre de l’Iran. Vous déstabilisez la région ».
Zarif a aussi accusé la troïka européenne de n’avoir « rien fait pour préserver l’accord nucléaire », lorsque le président sortant Donald Trump en a retiré son pays unilatéralement en 2018 et rétabli les sanctions et exercee des pressions maximales sur l’Iran. Zarif évoquait entre autres le mécanisme Instex mis au point par ces trois pays pour contourner les sanctions américaines mais qui n’a jamais été mis en exécution.
Lors d’une interview dimanche avec le Journal du Dimanche, M. Le Drian a déclaré : « L’Iran, je le dis clairement, est en train de se doter de la capacité nucléaire. Il y a également une élection présidentielle en Iran à la mi-juin. Il est donc urgent de dire aux Iraniens que cela suffit et de prendre les dispositions pour que l’Iran et les États-Unis reviennent dans l’Accord de Vienne », a rapporté l’agence russe Sputnik.
« En sortant de cet accord, l’administration Trump a choisi la stratégie qu’il a appelée de la pression maximale contre l’Iran. Le résultat, c’est que cette stratégie n’a fait que renforcer le risque et la menace. Il faut donc enrayer cette mécanique », a estimé le chef de la diplomatie française.
Or, selon le chef de la diplomatie iranienne, “l’accord nucléaire est resté vivant grâce à l’Iran et non grâce à la troïka ».
« Vous vous souvenez de l’initiative du président Macron qui est né morte ou de la décision de la Grande Bretagne de ne pas rembourser les dettes comme le Tribunal l’a exigé », avait-il affirmé auparavant sur sa page Twitter.
Durant l’interview, M. Le Drian estime que le retour à l’accord nucléaire « ne suffira pas ». « Il faudra des discussions difficiles sur la prolifération balistique et les déstabilisations par l’Iran de ses voisins dans la région. Je suis tenu par le secret sur le calendrier de ce genre de dossier, mais il y a urgence ».
Le programme balistique iranien est un enjeu crucial pour les puissances occidentales qui œuvrent de concert pour consacrer la supériorité d’Israël dans la région.
Durant les tractations sur l’accord nucléaire, ils ont essayé de persuader l’Iran à l’y inclure. Mais en vain. La conclusion de l’accord en 2015 s’est finalement limité aux activités nucléaires.
Après avoir retiré son pays de l’accord, en 2018, le président sortant Donald Trump a tenté à son tour de contraindre les Iraniens à retourner à la table des négociations pour discuter de ce programme, imposant des sanctions et exerçant des pressions maximales sur ce pays. Ses efforts aussi se sont soldés par un échec. La République islamique ayant relancé ses activités suspendues lors de l’accord dont l’enrichissement de l’uranium à 20%. Elle a aussi réalisé des progrès dans la production d’uranium métal, comme Téhéran l’a affirmé le 13 janvier dernier pour l’Agence internationale de l’énergie atomique. Celui-ci peut aussi bien servir de carburant à un réacteur qu’être utilisé comme composant pour des armes nucléaires.
En outre, les puissances occidentales accusent l’Iran de déstabilisation dans la région dans toutes les activités de soutien au peuple palestinien contre l’occupation israélienne, et aux peuples dans leur lutte contre leur hégémonie et celle de leurs alliés.
Source: Médias