Une délégation de l’opposition syrienne s’est rendue mardi en Palestine occupée pour demander l’aide d’Israël, non sans soulever un tollé parmi les Palestiniens.
Selon le quotidien israélien Jérusalem Post, deux opposants, Issam Zeïtoune et le journaliste kurde Sirwane Kajou étaient à la tête de la délégation venue participer à une rencontre sur la Syrie organisée dans l’Institut Truman de l’Université hébraïque de Jérusalem al-Quds occupée.
M. Zeitoune n’en est pas à sa opremière visite en Palestine occupée: il s’y était déjà renduen juin 2016 pour participer à la conférence de Herzlia
Durant son intervention, il a demandé aux responsables israéliens l’instauration d’une zone sécuritaire tout au long de la frontière avec le Golan occupé, et d’aider les Syriens à y créer « un petit Etat pour les Syriens qui veulent vivre loin du régime d’Assad qu’il est actuellement impossible de renverser ou de remplacer », a indiqué le journal pro saoudien al-Hayat, publié à Londres.
Sur la situation en Syrie, il a contacté par Skype un important officier syrien de l’ASL, un colonel déserteur présenté sous le pseudonyme d’Abou Sakher, lui demandant de « faire le point sur la vie du peuple syrien sous embargo », sans lui faire part qu’il se trouve en Israël. Dans ce qui semble être une mise en scène pour épargner à cette milice d’être harangué pour ses liens avec l’entité sioniste.
C’est à ce moment là que 4 étudiants palestiniens sont sortis de leur silence en lui criant : « dis lui que tu parles depuis Israël qui occupe le peuple palestinien ». Ce à quoi il leur a répondu : « Ayez honte de vous-mêmes, par rapport à ce qui se passe en Syrie vous vivez dans l’Eden »
« Vous ne devez pas demander de l’aide à Israël, nous mourrons tous les jours à cause de lui », lui a lancé l’un d’entre eux.
Il a alors répondu : « Tout le monde dont Israël doit être au courant des souffrances des Syriens avec le régime. Nous transmettons la voix de ceux qui souffrent. Le peuple syrien est faible et a besoin du support de toute la Communauté internationale ».
« Le Golan syrien est occupé depuis 1967, tu es un traitre et un comploteur », lui a lancé un étudiant palestinien. Ce à quoi il a répondu a faisant sienne la version israélienne. « Le Golan constitue pour les Israéliens une nécessité sécuritaire », a-t-il dit en justifiant l’occupation.
Selon l’agence palestinienne Sama, le public israélien qui a participé à la rencontre était plutôt nombreux et a plusieurs fois applaudi les propos des opposants syriens.
Quant au journaliste kurde Sirwane Kajou, qui vit aux Etats-Unis, il a rétorqué à l’une des jeunes filles qui critiquait sa présence : « le fait que tu te comportes de la sorte et que tu cries est la preuve que tu vis dans un Etat démocratique ».
Selon l’agence russe Sputnik, Kajou a défendu le projet proposé par certaines factions kurdes en Syrie. » L’Etat fédéral en Syrie est le seul moyen qui permet à toutes les catégories de la société syrienne de faire parvenir leur voix », a-t-il souligné.
Il a aussi mis en garde contre le Hezbollah qui constitue d’après lui « un danger pour la Syrie et Israël en même temps « , affirmant qu’il faut travailler de concert avec les Israéliens pour le combattre.
Etait également présent à la rencontre le coordonnateur d’une formation aux contours inconnus, Fahd al-Masri qui a adressé au peuple israélien une feuille de route pour la paix, via le site en ligne israélien Tribune juive.
Selon le journal syrien al-Thawra, parmi ceux qui ont critiqué cette visite figure la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, estimant qu’elle constitue « une étape qui franchit la normalisation vers la complicité consciente avec l’entité occupante ».
La campagne a rappelé que le batiment de l’université hébraïque a été construit sur une terre qui appartenait au village palestinien Issawiyyat, confisquée en 1967.
Source: Divers