Le guide suprême de la république islamique en Iran a rejeté la balle dans le camp américain, assurant que c’est à l’Iran de poser des conditions pour retourner à l’accord nucléaire de 2015, dont que les Etats-Unis lèvent en premier les sanctions américaines imposées sous la présidence de Donald Trump.
La République islamique est prête à revenir sur ses avancées en matière de programme nucléaire si la partie américaine est la première à lever ses sanctions, a déclaré l’ayatollah Khamenei devant un parterre de commandants de la force aérienne de l’armée iranienne.
« La partie qui a le droit de poser ses conditions sur l’accord nucléaire est l’Iran parce qu’il a respecté tous ses engagements », a-t-il affirmé.
« L’Iran a assumé ses obligations inscrites dans l’accord nucléaire de 2015, contrairement aux États-Unis et aux trois pays européens […]. S’ils veulent que l’Iran reprenne ses engagements, les États-Unis doivent d’abord lever toutes leurs sanctions », a-t-il ajouté.
Auparavant, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif avait exhorté Washington à revenir rapidement dans l’accord sur le nucléaire, soulignant qu’une loi adoptée par le Parlement contraint le gouvernement iranien à durcir sa position sur ce dossier s’il n’y avait pas d’assouplissement des sanctions américaines d’ici le 21 février.
L’ex-locataire de la Maison-Blanche Donald Trump a décidé en 2018 d’abandonner l’accord sur le nucléaire iranien et de réintroduire les sanctions à l’encontre de Téhéran. En riposte, Téhéran a rompu progressivement ses engagements, reprenant l’enrichissement de l’uranium à 20% après l’avoir baissé a 3,5%.
Après l’investiture de Biden, le chef de la diplomatie américain Antony Blinken a toutefois souligné que c’est à l’Iran de faire le premier pas, en renouant avec ses engagements.
Le président Joe Biden « a dit très clairement que si l’Iran respecte à nouveau pleinement ses engagements » de l’accord de 2015, « les Etats-Unis en feront autant », a-t-il déclaré à Washington lors de sa première conférence de presse, le 27 janvier dernier.
Mais pour le guide suprême, c’est aux Etats-Unis qui devraient faire le premier pas et d’annuler toutes les sanctions.
« Washington devrait lever les sanctions à notre tour nous devront voir et nous assurer qu’ils les ont réellement levées, par la suite nous reviendrons à l’accord », a lancé l’imam Khamenei.
Selon lui, le but des Etats-Unis à travers l’embargo et les pressions extrêmes est claire et consiste à renverser le pouvoir islamique.
« L’un de ces crétins de la Maison Blanche avait déclaré depuis deux ans qu’il va faire la fête à Téhéran en février 2019 », a-t-il rappelé, en allusion à l’ex-conseiller pour la sécurité nationale américaine John Bolton.
Et de poursuivre : « cet homme-là a été jeté dans la poubelle de l’histoire. De même son président (Donald Trump, ndlr) est sorti éclaboussé par ses scandales à la Maison Blanche. Et la république islamique est restée la tête haute ».
Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur l’Iran a mis en garde contre des progrès dangereux dans son programme nucléaire mais qui peuvent être stoppés, et qui continue a se désengager des obligations antérieurs pour s’assurer qu’il va obtenir des acquis économiques en échange de son retour à l’accord.
Le magazine américain Politico a pour sa part exhorté l’administration américaine à faire le premier pas pour rétablir l’accord nucléaire, en allégeant puis en levant les sanctions, car ceci permettrait de rétablir la crédibilité de Washington auprès de ses alliés internationaux.
Selon la revue, le président Biden a devant lui trois options. La première consiste à activer temporairement les anciennes dérogations de sorte que l’Iran puisse disposer à nouveau de sa liberté d’exportation de son pétrole et de déposer ses rentrées dans des comptes bancaires conditionnés.
La seconde étant de soutenir les tentatives iraniennes pour obtenir des prêts financiers de la part du Fonds monétaire international.
Et la troisième en facilitant les moyens à travers lesquels l’Iran pourrait récupérer ses fonds bloqués à l’étranger en devises étrangères.
Source: Médias