Le président iranien a haussé le ton contre les occidentaux avec lesquels sont pays sont en négociations pour ramener les Etats-Unis à l’accord nucléaire PAGC.
Lors de la cérémonie d’inauguration des plusieurs projets pétrochimiques, il réitéré une énième fois que l’Iran ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire et que le programme nucléaire de son pays est strictement pacifique tout en assurant qu’il est capable d’enrichir l’uranium à 90%.
Commentant l’inquiétude de l’Europe et des Etats-Unis exprimée après que l’Iran a annoncé avoir entamé l’enrichissement de l’uranium à 60%, il a jugé qu’« elle n’est pas à sa place ».
Les Européens avaient qualifié ce développement iranien de « dangereux », car la production de l’uranium hautement enrichi est « une étape importante dans la production d’une arme nucléaire », considérant que « l’Iran n’a pas besoin d’un tel taux d’enrichissement ».
A cet égard, le président iranien a affirmé que son pays était capable de procéder à un enrichissement à 90% mais ne cherche pas à fabriquer la bombe atomique.
« C’est vous qui courrez derrière la bombe atomique depuis de longues années. Vous en avez plein dans vos dépôts et vos arsenaux et vous en fabriquez chaque année de nouvelles », a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : « si vous revenez à vos engagements dans le cadre de l’accord nucléaire nous reviendrons immédiatement à nos engagements et nous n’enrichirons pas plus que 3.67% et nous renonceront à l’enrichissement à 60 et 20% ».
L’administration américaine de Biden affirme vouloir revenir à l’accord nucléaire conclu en 2015 et dont s’était retiré l’ex-président Donald Trump en 2018. Mais elle insiste pour que l’Iran fasse le premier pas et revienne à ses engagements dont il s’est affranchi un an après le retrait américain. Pour les Iraniens, ce sont les Américains qui sont sortis les premiers du PAGC et ce sont eux qui devraient y revenir les premiers. Il semble aussi que les dirigeants iraniens n’ont plus confiance ni en les Américains ni en les Européens.
« L’Iran a démontré qu’il respectait ses engagements et leur était fidèle alors que vous avez démontré, vous, que vos engagements n’ont aucune valeur. L’Iran parle avec noblesse et se comporte avec noblesse et agit avec morale, respectant ce qu’il a promis », a-t-il souligné.
Selon Hassan Rohani, aussi bien les Etats-Unis que les autres pays de l’accord nucléaire n’ont d’autre moyen que de revenir à l’accord 2231 et au respect total de l’accord. « A ce moment, nous passerons aux vérifications, sans que cela ne prenne beaucoup de temps par la suite nous reviendrons à tous nos engagements », a-t-il souligné.
En 2018, l’ex-président américain Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays de l’accord nucléaire . Voulant à tout prix y introduire le programme balistique et le rôle iranien de soutien aux mouvements de résistance au Moyen-Orient, il a imposé contre l’Iran des sanctions extrêmes qui ont sérieusement affecté l’économie iranienne. Les Européens ont tenté par la suite de dissuader l’Iran de riposter à son tour et de se retirer de l’accord, créant le mécanisme Instex pour contourner les sanctions de Washington, mais ils ne l’ont jamais mis en exécution. Au bout d’un an, Téhéran s’est mis lui aussi à s’affranchir progressivement de ses engagements.
Alors que l’accord dicte que le taux d’enrichissement ne devrait pas dépasser les 3,75%, la république islamique a levé son taux à 20%. Puis à 60%, au lendemain de l’attaque contre Natanz qui était intervenu au lendemain de l’annonce de Téhéran qu’elle a installé de nouvelles centrifugeuses plus sophistiquées dans ce réacteur. En même temps, se déroulaient des négociations à Vienne au cours desquelles Washington a fait preuve d’un certain assouplissement, évoquant l’éventualité de suspendre les sanctions.
Quelques jours auparavant, l’Iran avait signé avec la Chine un partenariat stratégique sur plus de 30 ans.
Selon les observateurs, à travers l’attaque contre Natanz et celle qui avait précédé contre la navire iranien Saviz en face des côtes d’Érythrée, Israël tente d’interférer sur le cours de négociations de Vienne et de dissuader les Américains de suspendre les sanctions.
Le mercredi 14 avril, le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei a mis en garde contre des négociations qui trainent en longueur. Selon lui, « les Européens sont trop dépendants des Etats-Unis pouvoir adopter une position indépendante et juste ».
Le vice-ministre iranien des affaires étrangères Abbas Araghchi a affirmé ce jeudi 15 avril que si les Iraniens trouvent que les négociations de Vienne se sont transformées en forme d’usure, ils vont suspendre leur participation.
Source: Médias