Commentant le dernier attentat terroriste au cours duquel un Tunisien de 36 ans a égorgé une policière à Rambouillet en France, le thème de la menace islamiste est de nouveau brandi . L’assassin aurait écrit sur sa page Facebook avant de passer à l’acte : « Musulmans, maintenant nous allons répondre aux abus de la France et de Macron à notre Prophète Mohammed. »
Le journaliste de l’agence russe Sputnik a interrogé Haoues Seniguer, maître de conférences en sciences politiques à Sciences Po Lyon. Il est coauteur du livre Le Lobby saoudien en France : Comment vendre un pays invendable (Éd. Denoël) et auteur de L’islamisme décrypté (Éd. L’Harmattan).
Faisant la distinction entre « l’islamisme légaliste qui respecte les lois et l’islamisme radical qui s’inscrit contre les lois », il a souligné qu’il peut y avoir parfois un arrière-plan international à ces attentats, lorsqu’ils interviennent en riposte à une intervention armée de la France.
Mai il a aussi pointé du doigt responsabilité morale sur la diffusion d’idéologies religieuses extrémistes :
« L’Arabie saoudite a financé une idéologie wahhabite au niveau international et l’Occident ne s’y est pas opposé parce que c’était une idéologie qui allait contre les intérêts socialistes et communistes. Le problème, c’est que cette idéologie a échappé à l’Arabie saoudite et qu’elle s’est largement diffusée et même autonomisée. Cela signifie-t-il que l’Arabie saoudite n’a plus de responsabilité ? La réponse est non. Il y a encore des publications de Riyad qui continuent d’inonder les champs religieux à l’international en général, et les champs religieux français en particulier.»
Interrogé sur le terme de « loup solitaire » par lequel les médias qualifient les auteurs des attentats terroristes commis, et selon lequel ils auraient agi individuellement, sans aucun lien avec aucun réseau, M. Seniguer l’a rejeté. « Il ne peut pas y avoir d’autoradicalisation car l’acteur en question est forcément à un moment donné en interaction avec un tiers. Ce peut être des algorithmes, des personnes… mais il y a forcément un parcours, des liens, qu’ils soient réels ou virtuels », affirme l’universitaire.
L’Arabie Saoudite est-elle réellement un allié pour la France dans le combat contre le terrorisme, a encore demandé la journaliste de Sputnik.
« De fait, ce sont des alliés. Mais concrètement, pragmatiquement, cela pose des questions, notamment sur le plan des droits humains. Cela rend difficilement audible un certain discours politique qui consiste à combattre à juste titre la violence sur le territoire national, à combattre des idéologies religieuses qui font sécession avec le reste de la société, et en même temps entretenir des liens avec des pays qui n’ont pas fait preuve de grande ouverture démocratique », nuance Haoues Seniguer.
Il faisait allusion aux politiques du gouvernement français qui affirme vouloir combattre ce qu’il qualifie être « le séparatisme islamique » en France, stigmatisant les pratiques et les comportements religieux des musulmans pratiquants de France tout en entretenant des liens étroits avec le royaume saoudien , don la religion d’état, le wahhabisme est l’école qui répudie le plus ceux qui divergent avec elle, et admet leur liquidation.
Source: Agences