Dans un discours adressé à la nation iranienne à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs qui correspond aussi à celle des enseignants en Iran, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a répondu à la controverse qui a éclaté en Iran suite à la fuite de l’enregistrement sonore du chef de la diplomatie iranienne Mohamad Javad Zarif.
« Le rôle de la force al-Qods est un facteur important dans le progrès de la diplomatie en Asie occidentale… La force al-Qods a réalisé une politique indépendante et honorable de la République islamique en Asie occidentale », a-t-il affirmé.
Dans l’enregistrement qui a été exfiltré dans des conditions non élucidées à des médias de l’opposition iranienne en exil, M. Zarif se plaignait du rôle de l’ex-chef de la Force al-Qods du corps des gardiens de la révolution iranienne, le général martyr Qassem Soleimani, et qui selon lui empiétait sur le sien dans le domaine diplomatique et accordait la priorité au terrain militaire.
L’imam Khamenei a dit d’un ton critique : « Nous entendons ces jours-ci des paroles étranges et malheureuses de certains responsables du pays, et nous avons entendu dire que les médias affiliés aux ennemis de Téhéran les diffusaient également. Certains de ces discours sont une répétition des déclarations hostiles faites par les ennemis et les Américains qui sont profondément perturbés par le rôle iranien dans la région, de la Force al-Qods et du martyr Qassem Soleimani ».
« Nous ne devrions pas parler d’une manière qui semble répéter leurs propos, que ce soit sur la force al-Qods ou sur la personne du martyr Soleimani », a-t-il objecté, notant que « ces propos sont une grave erreur et qu’ils ne devraient pas être prononcés par une personne responsable dans la République islamique », a-t-il ajouté.
Selon lui, les Américains sont gênés par l’influence morale de l’Iran et de celle de la force al-Qods et de son ex-dirigeant le martyr Soleimani dans la région , rappelant qu’ils avaient menacé à plusieurs reprises de le tuer, ce à quoi il leur répondait, rappelle-t-il : » vous me menacez de ce à quoi j’ai toujours aspiré ».
« Les Occidentaux persistent pour que notre politique leur soit soumise. Parce que l’Iran a été pendant de longues années dépendante de l’hégémonie occidentale. Durant ces quatre dernières décennies , ils ont essayé de s’emparer de notre pays raison pour laquelle ils sont mécontents si la République islamique iranienne veut batir des liens avec la Chine ou édifier des relations politique ou économiques avec la Russie », a-t-il poursuivi.
Dans son discours, le numéro un iranien a aussi accusé les Américains et les Européens de « vouloir empêcher nos voisins qui veulent entamer des relations avec nous de le faire et ils font pression sur eux ».
« Je connais des cas de pays voisins où des responsables haut-placés voulaient venir en Iran mais ils ont fait l’objet d’une opposition de la part des Américains. Et ils s’opposent à toute activité diplomatique de notre part », a-t-il indiqué.
La semaine dernière, le ministère iranien des Affaires étrangères a salué le changement de rhétorique de l’Arabie saoudite à l’égard de l’Iran, indiquant la possibilité d’amorcer un nouveau chapitre de coopération constructive avec le royaume.
Le mercredi 28 avril, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a déclaré que le Royaume aspire à établir une relation bonne et distinguée avec l’Iran en tant que pays voisin.
L’ayatollah Khamenei a enchainé sur le thème des sanctions américaines imposées à l’Iran depuis que les Etats-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire en 2018.
« Un véritable effort pour soutenir la production nationale est le meilleur moyen de faire face aux sanctions », a-t-il affirmé.
« Le soutien à l’économie et à la production nationale rendra les sanctions inutiles et ils seront obligés de les lever ».
Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de participer au scrutin présidentiel qui devrait se tenir le mois de juin prochain.
« Les élections sont une opportunité importante et il est souhaitable d’inciter le peuple à y participer et de ne pas le décourager », a-t-il souligné.
Selon lui « personne ne peut menacer l’Iran et mettre en danger ses intérêts si les citoyens participent activement aux élections ».
Source: Médias