Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se rend, ce jeudi 6 mai, au Liban, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Le « programme n’est pas stabilisé » mais le chef de la diplomatie rencontrera des personnalités libanaises, quelques jours après avoir annoncé des sanctions et alors qu’une plainte a été déposée en justice à Paris.
Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri n’a toujours pas formé de gouvernement.
L’équipe actuelle, qui gère les affaires courantes, a démissionné en août après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés).
Après avoir brandi la menace pendant plusieurs mois, la France a annoncé jeudi dernier avoir restreint l’accès au territoire français de plusieurs personnalités libanaises jugées responsables du blocage politique. Ni le type exact des restrictions, ni le nombre et les identités des personnes concernées n’ont été communiquées.
Plainte contre le gouverneur de la Banque Centrale du Liban
Le Liban traverse une crise économique très grave due à des pressions étrangères. La dépréciation de la livre libanaise, l’explosion de la pauvreté et du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la précarisation provoquent la colère de l’opinion publique.
Lundi 3 mai, l’ONG Sherpa qui lutte contre la grande délinquance financière, et le « Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban », constitué par des épargnants spoliés lors de la crise qui frappe le pays depuis 2019, ont par ailleurs annoncé avoir déposé une plainte auprès du parquet national financier à Paris.
Le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salamé, son frère Raja, son fils Nadi, son neveu et une proche collaboratrice, Marianne Hoayek, sont visés par cette procédure, qui réclame des investigations internationales pour « blanchiment et recel », « escroquerie », « pratiques commerciales frauduleuses » et « absence de justification de ressources », le tout en « bande organisée ».
Les associations demandent à la justice d’enquêter sur la fuite massive de capitaux libanais depuis le début de la crise, l’acquisition de patrimoine immobilier luxueux en disproportion avec les revenus des personnes visées, mais aussi sur la responsabilité des intermédiaires financiers, via des paradis fiscaux et des prête-noms.
Source: Avec AFP