Dans un article commentant la tenue des élections présidentielles syriennes, le journal américain Washington Post a estimé que leur tenue à temps est un échec de la politique américaine, lequel s’ajoute à son « défi à la diplomatie américaine et à ses alliés pendant une décennie ».
Interrogé par le journal, l’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, a affiché une position similaire.
« Les élections syriennes et le vote du président syrien dans la ville de Douma ont des indications qui ne sont cachées à personne », a-t-il dit expliquant que « c’est l’indication de l’échec de la diplomatie américaine qui a parié sur un changement, loin du règne de la famille des Assad, misant sur la voie politique de Genève, sous la tutelle molle des Nations Unies, pendant 7 ans, sans aucun résultat ».
En déposant son bulletin de vote dans la ville de Douma qui a été l’un des foyers de contestation pendant la guerre qui a ravagé la Syrie durant cette décennie, le président Assad a affirmé que «la visite de Douma et les élections sont une attestation que la Syrie n’est pas une région contre une autre, ni une communauté contre l’autre».
Selon Ford, les élections « indiquent l’absence de toute influence des Etats-Unis. Sinon, Assad n’aurait pas été en mesure d’organiser une telle campagne avec le plein soutien des forces militaires et de sécurité ».
Il a souligné que « les grandes puissances, comme les États-Unis d’Amérique, ne peuvent pas destituer cette personne ».
Le journal américain a pour sa part, estimé que « la politique américaine à l’époque du président américain Joe Biden n’indique pas qu’il a l’intention de s’engager activement en Syrie » ni faire plus que « soutenir les efforts pour fournir une aide humanitaire »
« Il n’a pas encore nommé d’envoyé spécial pour cela », constate le Washington Post.
Les bureaux de vote en Syrie ont fermé leurs portes après une prolongation jusqu’à minuit mercredi, compte tenu d’une forte de participation des électeurs aux urnes, selon les médias syriens. Les élections ont eu lieu dans 12.000 centres à travers le pays, à Damas, Alep, Homs, Lattaquié et la côte syrienne. A l’est de la Syrie, les électeurs ont défié le harcèlement des milices kurdes pro américaines des Forces démocratiques syriennes (FDS) et se sont massivement rendus vers les urnes.
Les États-Unis et les puissances européennes ont précédemment condamné les élections présidentielles syriennes, affirmant qu’elles ne seront «ni libres ni équitables ».
Une déclaration conjointe américano-européenne les a qualifiées « de tentative du président Assad de restaurer la légitimité, sans mettre fin aux violations des droits de l’homme ».
Source: Médias