Le président français Emmanuel Macron a appelé personnellement le Premier ministre Naftali Bennett cette semaine pour s’assurer que le gouvernement israélien enquêtait sur les allégations impliquant des logiciels espions développés par le groupe israélien NSO, une firme israélienne à la réputation sulfureuse, a rapporté samedi 24 juillet la télévision israélienne Channel 12.
Pegasus, qui est fourni par NSO, est le système d’espionnage impliqué dans l’espionnage des smartphones de nombreux journalistes et responsables politiques.
Les enquêteurs ont pu identifier plus d’un millier de personnes grâce à des recherches et des entretiens sur quatre continents : plusieurs membres de la famille royale arabe, au moins 65 chefs d’entreprise, 85 militants des droits de l’homme, 189 journalistes et plus de 600 hommes politiques et responsables gouvernementaux, faisaient partie de ceux dont les téléphones avaient été piratés par le logiciel Pegasus.
Le président français a demandé à M. Bennett de s’assurer que le problème était pris au sérieux, selon le rapport, exprimant sa préoccupation que le Maroc fasse partie des gouvernements qui auraient utilisé le logiciel espion développé par la société israélienne.
Channel 12, citée par i24, a également rapporté que M. Bennett a indiqué que les événements se sont produits avant qu’il ne prenne ses fonctions en mai et que les conclusions requises sur la question seront tirées. Le bureau du Premier ministre n’avait pas divulgué l’appel avec Emmanuel Macron.
Le logiciel Pegasus du groupe NSO – capable d’allumer la caméra ou le microphone d’un téléphone et de récolter ses données – est au centre d’une polémique d’envergure internationale, après qu’une liste d’environ 50.000 cibles de surveillance potentielles a été divulguée aux groupes de défense des droits Amnesty International et aux médias français.
Le président français – dont le nom figurait sur une liste de cibles présumées – a ordonné « un renforcement de tous les protocoles de sécurité » à la suite d’une réunion extraordinaire du Conseil de défense du pays, a annoncé jeudi son bureau.
Emmanuel Macron « a lui-même changé de téléphone et de numéro pour certains échanges ».
Des preuves d’une tentative de piratage issue du Maroc ont également été trouvées dans le téléphone de l’ancien ministre de l’Environnement et proche allié de M. Macron, François de Rugy.
Le Maroc a démenti ces allégations, indiquant qu’il « n’a jamais acquis de logiciel informatique pour infiltrer les appareils de communication ».
NSO prétend que son logiciel est uniquement destiné à être utilisé dans la lutte contre le terrorisme et d’autres crimes, et qu’il exporte dans 45 pays avec l’approbation du gouvernement israélien.