Le vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Sanaa, Hussein Al-Ezzi, a assuré que le blocus imposé par la coalition saoudienne au Yémen depuis le 26 mars 2015, n’a pas affecté les capacités militaires de l’armée et des comités populaires au cours des dernières années.
« Ils justifient le siège sur les allégations de contrebande d’armes ce qui est ridicule et risible. Tous les Etats étrangers sont interdits de vendre des armes en fonction de résolutions internationales. Et la République islamique est soumise à une surveillance et elle est sous embargo. Tous les navires qui entrent au Yémen sont soumis à une inspection minutieuse. Les navires, les frégates et les patrouilles de la coalition saoudienne parcourent la mer en long et en large, et les satellites couvrent presque toute géographie », a-t-il écrit sur sa page Twitter. Un embargo sur les armements a été décrété par le Conseil de sécurité de l’ONU au Yémen depuis 2015. Alors que les pays impliqués dans cette guerre dans le cadre de la coalition arabe, dont l’Arabie soaudite et les Emirats arabes unis, étaient généreusement servis par les usines d’armes occidentales.
M. Ezzi a affirmé que Sanaa n’a pas besoin de la contrebande d’armes ou d’acheter des armes de l’étranger.
« Parce que notre industrie militaire est désormais capable de fabriquer tous les besoins de la guerre depuis les balles jusqu’au missiles, en passant par les véhicules et les drones. Sans compoter les butins de guerre », a-t-il précisé.
En janvier 2020, un rapport de l’ONU chargée de contrôler l’embargo a annoncé que les Houthis disposent depuis 2019 de nouvelles armes, dont certaines ayant des caractéristiques similaires à de l’armement produit en Iran, ainsi que des pièces détachées accessibles dans le commerce dans des pays industrialisés.
Le responsable yéménite a dévoilé que les forces qui combattent dans le cadre de la coalition saoudienne vendent des armes aux forces de Sanaa : « les forces mercenaires nous vendent leurs armes à des prix dérisoires et symboliques. Et nos dépôts débordent de butins recueillis sur les champs de batailles », a-t-il ajouté.
Selon al-Ezzi, sept années de guerre devraient être suffisantes pour savoir que « le siège a été un moyen inefficace, non rentable et n’ayant aucun impact sur notre intensité de feu ».
« Elle ne cesse d’ailleurs d’augmenter », a-t-il poursuivi.
En revanche, estime le diplomate yéménite, le siège a pour but de se venger du peuple yéménite.
« Mais il a décidé de lutter pour sa liberté son indépendance et pour s’affranchir du pouvoir des corrompus, des symboles de la dépendance et du mercenariat », a-t-il conclu.
Les forces de Sanaa, formées des combattants de l’organisation houthie Ansarullah et des unités de l’armée yéménite combattent depuis fin 2014 la coalition saoudienne soutenue par les puissances occidentales et les EAU. Elles contestent la légitimité du président Abed Rabbo Mansour Hadi et refusent la mainmise de Riad et d’Abou Dhabi sur leur pays. Assiégé de tous les côtés, ce pays, l’un des plus pauvres de la planète est en proie à la pire crise humanitaire.
Source: Médias