Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem a averti les entreprises libanaises et la Banque du Liban si elles n’agissent pas pour garantir les besoins du pays en carburant, le Hezbollah continuera d’importer des produits pétroliers.
Dans une interview accordée à notre chaine de télévision Al-Manar, vendredi 24 septembre, Cheikh Qassem a souligné que la réputation du Hezbollah lui importe beaucoup sur le plan de l’ensemble du pays et auprès de ses alliés de tous bords et groupes.
« Le problème pour ceux qui s’opposent au Hezbollah c’est qu’il a présenté un modèle dans la résistance et a réussi dans l’action sociale et politique », a-t-il souligné.
Selon lui, la cause des problèmes dont souffre le Liban en crise sans précédent est « l’absence de plans économiques, la corruption et les sanctions américaines qui ont mené le pays vers cet état »
« Le mazout iranien qui est passé en Syrie par le biais du Hezbollah a brisé le plus important blocus que le Liban ait connu dans son histoire. C’est le diesel iranien qui a été derrière la décision américaine d’approuver l’importation de gaz égyptien au Liban via la Syrie », a-t-il souligné estimant aussi qu’il a perturbé les Américains qui se sont précipités pour trouver des solutions.
Il a ajouté : le mazout iranien qui est entré au Liban est pour tout le pays et la quantité demandée par les commerçants libanais a atteint environ 25 millions de litres »
En réponse aux voix libanaises qui se sont insurgées contre l’importation des carburants iraniens au motif que cela ne s’est pas fait à la demande du gouvernement, ce qui affecte la souveraineté du Liban, il a répliqué : « Je veux demander à ceux qui parlent de souveraineté comment se fait-il que le soutien américain puisse parvenir à certains partis et associations ?»
Selon des sources proches du Hezbollah, les USA financent au Liban quelque 3000 ONG pour les préparer aux prochaines élections législatives de 2022, afin de remplacer certains partis politiques dans la tribune parlementaire prochaine et de changer le paysage politique au pays du Cèdre.
Evoquant les pourparlers sur le nucléaire iranien, le numéro deux du Hezbollah a assuré que « les négociations nucléaires, selon les directives de l’imam Ali Khamenei, sont proprement nucléaires, sans d’autres enjeux ». Répondant à ceux qui prétendent que ce qui se passe au Liban est lié au nucléaire iranien.
Cheikh Qassem a aussi répondu aux allégations selon lesquelles l’Iran demande au Hezbollah certains services en échange des hydrocarbures qu’il a exportés au Liban.
« L’Iran aide le Liban sans jamais rien demander en contrepartie de notre part. Nous au Hezbollah travaillons pour le Liban et son peuple ».
Interrogé par al-Manar sur les missions que le nouveau gouvernement de Najib Mikati devraient assumer, il a dit: « Le gouvernement libanais est responsable du suivi de tous les problèmes liés à la question de la démarcation des frontières maritimes » avec l’entité sioniste en vue de résoudre les litiges sur cette zone pétrolifère.
« Nous attendons la position du gouvernement libanais sur la question des frontières terrestres et maritimes, et quand notre tour viendra, nous ferons notre devoir », a-t-il mis en garde.
Récemment, l’entité sioniste a confié à la société Haliburton l’exploration pétrolière et gazière dans la zone contestée entre le Liban et la Palestine occupée.
En outre, d’après lui, le cabinet devrait œuvrer pour élever les salaires qui ont perdu leur valeur d’achat avec la dépréciation de la livre libanaise qui a perdu 90% de sa valeur par rapport au dollar américain.
Il se doit aussi de régler la crise du carburant et contrôler la hausse du dollar, a-t-il poursuivi
Cheikh Qassem a réitéré la position du Hezbollah selon laquelle il n’y a aucune objection à discuter avec le Fonds monétaire international pour parvenir à des convictions communes, « sans toutefois accepter des recette faites d’avance ».
Le gouvernement doit agir pour « élaborer un plan de sauvetage avec pour objectif d’alléger le fardeau des gens ». Selon les chiffres de l’Onu, 80% de la population libanaise vit désormais en dessous du seuil de pauvreté.
Il a terminé en évoquant les préparations pour le prochain scrutin législatif :
« Le Hezbollah travaille depuis environ 8 mois sur les listes transversales et la répartition des circonscriptions. Nous avons mis en place des mécanismes pour gérer les élections. Nous avons une structure et nous y travaillons. Et tous nos préparatifs sont prêts pour que les prochaines élections se tiennent à temps. Maintenant avec la formation du gouvernement, l’opportunité d’organiser des élections est devenue grande ».
Source: Al-Manar