Les États arabes qui ont normalisé leurs relations avec ‘Israël’ en 2020 doivent revenir sur leurs décisions, a déclaré dimanche 24 octobre le guide suprême iranien l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei dans un discours à l’occasion de la fête de l’anniversaire du prophète Mohammad (S).
« Certains gouvernements ont fait malheureusement des erreurs, de grosses erreurs, et péché en normalisant [leurs relations] avec le régime sioniste usurpateur et oppresseur », a indiqué Sayed Khamenei, selon un extrait de son discours diffusé à la télévision d’État.
« C’est un acte contre l’unité islamique, ils doivent revenir en arrière et rattraper cette grosse erreur ».
Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont normalisé en 2020 leurs relations avec ‘Israël’, sous l’impulsion du président américain de l’époque, Donald Trump, et de son gendre, Jared Kuchner, architecte de cette stratégie.
« Si l’unité des musulmans est réalisée, la question palestinienne sera définitivement résolue de la meilleure façon », a affirmé l’ayatollah Khamenei.
Le guide suprême a tenu ces propos en recevant des participants à la Conférence d’unité islamique, organisée chaque année à Téhéran à l’occasion de la naissance du prophète Mohammad (S), célébrée dimanche cette année en Iran.
Le soutien affiché de la République islamique à la cause palestinienne est une constante de la politique étrangère iranienne depuis plus de 42 ans. La République islamique instaurée en Iran en 1979 ne reconnaît pas l’entité sioniste proclamée en mai 1948.
Début mai, l’Ayatollah Khamenei avait qualifié ‘Israël’ de « base terroriste » à « combattre », en prédisant une nouvelle fois la « chute inéluctable du « régime sioniste ennemi ».
Voici les principaux points de son discours:
« L’unité entre les musulmans est un devoir absolu et strictement recommandé par le noble Coran. C’est un principe, qui ne relève ni d’une tactique ni d’un contexte de circonstances. Cette unité c’est une synergie dans le vrai sens du terme, un appui mutuel qui rend plus fort et qui renforce le front musulman et qui pèse de tout son poids dans leurs interactions avec les pays non musulmans ».
« Cet accent récurrent mis sur l’absolue nécessité de l’unité inter-islamique renvoie en effet à l’écart important qui existe entre les écoles islamiques et qui fait le lit des abus et des exploitations de tout genre des ennemis des Musulmans. Les termes ‘sunnite’-‘chiite’ ont fait aujourd’hui leur entrée dans le discours américain et cela de manière parfaitement sournoise car ce à quoi les États-Unis s’opposent, c’est l’Islam dans la globalité ».
Les complots US
Plus loin dans ses propos, l’Ayatollah Khamenei est revenu sur les efforts américains visant à comploter partout dans le monde de l’islam, d’user de leurs agents pour semer la violence et la discorde.
« Les explosions particulièrement tragiques et affligeantes qui ont frappé les mosquées (des chiites) en Afghanistan et qui ont tué des dizaines de fidèles en pleine prière font partie de ces complots que Daech a revendiqués. Or les Américains ont reconnu eux-mêmes avoir créé de toute pièce Daech. Ceci étant, l’unité islamique ne s’obtient pas uniquement via des conférences ou des forums. Il faut des débats, des planifications, des feuilles de route et une partition constante de tâches ».
« Dans le cas d’Afghanistan, les responsables sécuritaires pourraient exhorter à ce que Sunnites et Chiites fassent ensemble leur prière et qu’ils participent en unisson à ce genre de pratiques religieuses ».
La cause palestinienne
Plus loin dans son discours, le Leader s’est référé à la cause suprême de tous les Musulmans: la cause palestinienne. « La grandeur de la civilisation islamique ne se ranimera jamais sans que Sunnites et Chiites se réunissent et se donnent les coudes. Et le critère suprême qui pourrait jouer ce rôle rassembleur c’est la Palestine. Plus grande est la contribution des pays musulmans à cette cause, plus forte sera l’unité inter-islamique. En ce sens, la démarche de certains États musulmans à normaliser leurs relations avec un régime usurpateur et criminel est non seulement un péché mais encore une erreur stratégique majeure. Que ces gouvernements reviennent sur leur décision qui mine l’unité au sein de l’oumma et qu’ils cherchent surtout à en réparer les contre-coups.
L’unité des musulmans
Considérant « l’exhaustivité de l’Islam » et « l’unité des Musulmans » comme deux des devoirs les plus importants de l’Oumma islamique, le Leader a déclaré : « Les pouvoirs politiques et matériels ont depuis toujours insisté sur le fait que l’Islam est une affaire personnelle, quelque chose lié au cœur, et qu’il n’est guère une religion exhaustive muni d’une feuille de route transcendantale qui concerne tous les aspects de la vie humaine. Pour eux l’Islam est confiné à des actions individuelles. C’est une foi intérieure. Et cette idée, les écrivains et les intellectuels l’ont même théorisé pour faire croire que l’islam n’est ni une référence intellectuelle ni une guide pratique pour des questions aussi essentielles que « civilisation et la gestion de la société », « économie et partition du pouvoir et des richesses », « guerre et paix », « politique intérieure et étrangère », « établissement de la justice et la lutte contre l’oppression et la tyrannie ».
Or les textes islamiques refusent d’emblée cette lecture de l’Islam. Le champ d’action et d’application de l’Islam touche tous les aspects de la vie humaine depuis la foi jusqu’aux questions politiques, économique, sociale en passant par la sécurité et les relations internationales, et quiconque le dénierait, ne maîtrise pas les concepts du Saint Coran.
Le Leader a conclu son discours en mettant l’accent sur l’importance que représente le fait de « suivre l’éthique islamique » qui englobe des notions telles que le pardon, l’affection et surtout la sincérité, le refus de mensonges, de la calomnie.
Source: Avec PressTV