Le secrétaire général du Hezbollah , sayyed Hassan Nasrallah, a rappelé, à l’occasion de la commémoration de la Fête de l’Indépendance du Liban, que « cette Indépendance, quelle que soit sa forme, nécessite la poursuite de la lutte pour la défendre contre les ingérences des puissances occidentales, contre les menaces israéliennes qui se sont intensifiées ces deux derniers jours, et aussi longtemps que les hameaux de Chebaa seront occupés »..
Son éminence a souligné que « la responsabilité de tous les Libanais consiste à préserver leur indépendance, et si leur indépendance est formelle, de la transformer en une indépendance réelle et totale ».
Sayyed Nasrallah a affirmé que tant « le Liban est menacé par l’ennemi israélien, cela implique que nous sommes toujours engagés dans le cœur de la bataille pour l’Indépendance et pour la souveraineté du Liban, et nous avons remporté à plusieurs de ses étapes diverses victoires, voire nous sommes convaincus que si nous poursuivons dans cette voie avec détermination et constance, nous réaliserions encore plus de victoires ».
Et d’ajouter : « Lorsque nous assistons chaque jour à une ingérence américaine flagrante dans les systèmes judiciaire, politique, sécuritaire voire dans l’organisation des prochaines élections législatives, cela signifie que notre Indépendance est incomplète. »
Commentant l’inscription récente du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes en Australie, S. Nasrallah a déclaré que cela « pourrait être lié aux développements dans la région ou aux élections législatives », soulignant que « l’inscription de la résistance sur les listes terroristes n’affectera point la détermination de la résistance encore moins la conscience de son environnement. »
Concernant le dossier de l’enquête judiciare sur l’explosion du port de Beyrouth, menée par le juge d’instruction Tarek Bitar, il a rappelé que » les récentes décisions judiciaires dans l’affaire du port de Beyrouth confirment tout ce dont nous avons mis en garde depuis le début de l’enquête, à savoir la partialité et la politisation de cette affaire « , s’interrogeant, « existe-t-il aujourd’hui un seul juge libanais qui oserait révoquer le juge Bitar ou accepter les mises en accusations soulevées contre lui ? »
Et de poursuivre : » toutes les données indiquent que les juges impliqués dans le dossier du port de Beyrouth sont dans le circuit des accusations et des soupçons « , notant que « le processus judiciaire actuel dans l’affaire du port de Beyrouth est un processus discrétionnaire qui ne mènera pas à la vérité ».
Principaux points du discours
1- Fête de l’Indépendance
A chaque occasion de commémoration de la Fête de l’indépendance, on lance le débat sur l’histoire du Liban, de son indépendance ..
Nul doute qu’en 1943 le Liban est entré dans une nouvelle étape, celle de la construction de l’état. Certains qualifient cette indépendance d’incomplète, d’autres de semi-indépendance en raison de l’ingérence des certaines puissances, mais il faut reconnaitre que le Liban a formé un état.
Le plus important est que les libanais doivent assumer leur responsabilité envers cette indépendance, ainsi si elle est formelle, ils doivent la rendre réelle, ils doivent préserver sa souveraineté. Et pour ce faire, il faut lutter pour cette indépendance.
Durant notre époque contemporaine, les Libanais se sont battus pour défendre leur indépendance face à l’ennemi israélien en 1982 qui a occupé la capitale Beyrouth, tout le monde se souvient les images des soldats israéliens dans le palais présidentiel. Cette période du Liban était la plus dangereuse qu’a connue le Liban car elle a failli entrainer le Liban dans l’ère israélienne, d’en faire un état assujetti.
Or les libanais se sont regroupés dans la résistance, et en 1985 ils ont remporté une importante victoire contre l’occupation israélienne la repoussant jusqu’au sud du Liban, puis en l’an 2000, sous les coups de la résistance islamique, les forces de l’occupation israélienne ont déguerpis du Liban-sud, marquant une grande victoire pour le Liban, pour son indépendance, sa souveraineté empêchant le Liban de basculer sous le règne israélien.
Or cette indépendance est incomplète tant que les hameaux de Chebaa sont toujours occupés, tant que les USA s’ingèrent dans les systèmes judicaire, sécuritaire, politique, dans les prochaines élections. On peut qualifier que l’indépendance du Liban est incomplète.
Tant que les israéliens nous menacent, nous sommes toujours engagés dans la bataille de l’indépendance et nous sommes convaincus que si nous poursuivons cette voie, celle de la lutte pour l’indépendance totale du Liban, nous réaliserons ce dessein. Nous allons défendre l’indépendance totale du Liban avec notre sang et nos corps.
2- Liste de terrorisme
Récemment, de nombreux mouvements de résistance à travers le monde, ont été inscrits sur la liste des organisations terroristes, que ce soit leurs dirigeants, leur cadres, ou tout le mouvement. Ce processus se poursuit avec les pays où la résistance est effective et ce qui se passe au Liban aura des répercussion graves. Parallèlement, le processus d’accélération du processus de normalisation israélien avec de nombreux pays arabes, dont le dernier en date est ce qui s’est passé au Maroc, est honteux et indigne. Ces deux processus sont accompagnés du processus de l’étau économique de celui des menaces émises par de nombreux états contre toute personne qui soutient la résistance ou tout mouvement de résistance …
L’inscription du Hezbollah sur les listes du terrorisme, pourrait être liée aux développements dans la région ou les élections législatives, l’inscription de la résistance sur des listes terroristes n’affectera pas la détermination de la résistance encore moins la conscience de l’environnement de la résistance.
Tout cela n’affectera point la détermination de la résistance et de tous les mouvements de résistance, les efforts de nos ennemis pour casser toute résistance sont voués à l’échec.
3 – Covid-19
Le monde est de nouveau le témoin d’une recrudescence du coronavirus, et au Liban, la hausse du nombre des décès et de ceux atteints par le coronavirus est très inquiétant, j’appelle l’Etat libanais à prendre au sérieux cette recrudescence, les hôpitaux ont sonné l’alerte, ce qui exige des efforts de la part de la population en respectant le port du masque etc.
Au début de la pandémie, nous avons annoncé un plan de lutte contre le coronavirus, aujourd’hui j’annonce que nous allons relancer ce plan à 100 pour 100. J’appelle les frères et les sœurs dans nos établissements à se mobiliser, pour servir les gens et les protéger. Le ministre de la Santé doit doubler ses efforts, je souhaite m’adresser au ministre de la Santé et lui dire que nous sommes prêts à lui offrir toute aide en ce qui concerne le cadre humain, certes nous étions aux côtés de l’ex- ministre de la Santé connu pour ses affinités avec le Hezbollah mais notre soutien n’était pas motivé par ses affinités avec le Hezbollah mais plutôt par notre sens du devoir religieux et humain. Nous sommes confrontés à un vrai danger. La question n’est pas liée au succès d’un ministre ou de marquer des points pour un parti ou un autre.
Concernant la question des médicaments, j’appelle l’Etat à revenir sur sa décision de lever son soutien sur certains médicaments.
Notre position sur la levée de tout soutien sans un plan alternatif est claire : nous sommes contre cette décision, or certaines forces politiques ont encouragé cette levée sans élaborer de plan alternatif… il y a des médicaments qu’il faut soutenir car la vie des gens en dépend, qu’on ne prétende pas qu’il n’y a pas de l’argent dans l’Etat, l’Etat peut annuler certains ministères. On peut vivre sans essence mais pas sans médicaments, j’exhorte le Premier ministre, la banque centrale, il faut que l’Etat intervienne car c’est la vie des gens qui est en danger, il ne faut pas lever le soutien aux prix de certains médicaments, et cela n’a rien avoir avec la politique ..
Nous avons convenu de mobiliser nos centres médicaux, nos hôpitaux pour garantir un nombre de médicaments.
4- la hausse du dollar
Il ne faut pas que l’Etat prétende qu’il ne peut rien faire, il ne faut pas permettre au dollar de grimper de manière incontrôlée, comme si l’Etat a réduit son rôle à celui d’un média qui nous prévient que le dollar risque de grimper mais il ne prend aucune mesure courageuse et j’insiste sur le terme courageuse.
5- L’enquête de l’explosion du port de Beyrouth
Concernant les mesures judicaires sur l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth… je tiens à rappeler que nous avons exprimé nos craintes que l’enquête menée par le juge d’instruction Tarek Bitar ne soit partiale mais partisane, ces craintes se sont avérées êtres réelles car nous avons découvert que certaines parties judiciaires sont partisanes, et que l’enquête est politisée.
Ce qui s’est passé ces deux derniers jours prouvent que tout ce que nous avons mis en garde durant un an s’est réalisé… récemment , des voix se sont élevées pour s’interroger comment peut-on révoquer un juge alors qu’il jouit du soutien du monde entier, ces voix traduisent la position des USA qui s’ingèrent dans ce dossier via leur ambassadrice au Liban, et là une question s’impose : y a-t-il un juge qui osera révoquer le juge Bitar ou d’accepter de mener des poursuites judiciaires contre le juge Bitar ? Un seul a osé prendre une telle position et depuis il a été menacé, sa résidence a été attaquée, son honneur bafoué. Puis vous nous accusez de terroriser des juges ??
Mais encore, nous n’avons pas vu des juges impliqués dans cette affaire c’est- à- dire ceux qui ont autorisé l’emmagasinement et le stockage du nitrate d’ammonium dans le port, poursuivi en justice ?? Ne sont-ils pas suspects ? une question s’impose, elle est adressée aux parties judiciaires : avez-vous pris des mesures contre ces juges ou bien vous cherchez à les protéger ? Autrement dit, certains juges protègent d’autres juges alors qu’il y a des fonctionnaires qui pourrissent depuis un an dans les prisons sans avoir été jugé.
6-Le massacre de Tayyouné
Il y a quelques jours, les familles des martyrs, 7 martyrs, ont commémoré la quarantième jour de leurs martyrs tués par le parti des Forces Libanaises, et malgré toutes nos remarques sur le pouvoir judicaire, nous avons convenu avec les familles des martyrs de nous remettre à la justice, et de laisser l’enquête suivre son parcours normal pour juger les coupables, loin de toute vengeance personnelle.
Or, la justice militaire et l’enquête militaire ont subi d’énormes pressions de la part de forces politiques et de la part de références religieuses voire de nombreux suspects se sont refugiés à Maarab (fief du parti des Forces Libanaises de Samir Geagea) pour ne pas être poursuivis en justice, d’autres ont été libérés pour des raisons ridicules, il faut dire qu’il s’agit là d’un comportement dangereux, suspicieux.
Car, les pressions exercées par les forces politiques et références religieuses sur la justice militaire reflètent un mépris des familles, mais ce qui est plus grave c’est que cela pourrait encourager les familles des martyrs à chercher vengeance par eux-mêmes. Je ne menace point mais j’attire l’attention sur ce point, sachant que le Hezbollah et Amal cherchent à leur rendre justice à travers le processus judiciaire traditionnel.
Bref, ce genre de comportement sert leur projet initial, celui de provoquer une zizanie, or j’insiste de rester dans le cadre de la justice, mais si l’enquête se poursuit ainsi et que la justice manque à ses obligations, alors nous serons confrontés à une situation dangereuse.
7-Le projet de distribution du mazout (en chiffres) intitulé alléger la souffrance du peuple libanais
Il y a quelques mois, nous avons lancé notre plan de sauvetage du peuple libanais pour faire face à la pénurie en essence et en mazout, et mettre un terme aux interminables files d’attente devant les stations d’essence, files d’humiliation. Cela dit, la soi-disant pénurie n’était en fait qu’un sale jeu entre des forces politiques, des cartels corrompus, car ces matières premières étaient bloquées en mer, bref.
A l’époque, nous avons annoncé notre intention de demander le soutien d’un ami, soit l’Iran qui a accepté de nous assurer ces matières, dans le but de briser l’hégémonie des cartels d’essence et de mazout. Or, quand il a été décidé de lever le soutien au prix de ces matières, et quand l’essence est devenue accessible à tous, et que les files d’attente ont disparus, notre promesse d’assurer au peuple libanais de l’essence n’avait plus lieu d’être.
Aujourd’hui, nous réitérons notre volonté et détermination à alléger la souffrance des gens. Nous insistons que nous ne voulons pas entrer en compétition avec les sociétés d’essence etc, et donc nous accordons la priorité au mazout car l’essence est accessible alors que le mazout ne l’est toujours pas à cause de son prix plus élevé sachant qu’il est primordial pour la vie des gens, surtout que nous sommes aux portes de l’hiver..
Notre espoir était de faire venir les navires au port de Tripoli mais, selon nos informations, les USA ont menacé et nous ne voulions pas embarrasser le gouvernement libanais, nouvellement formé, nous avons donc détourné le parcours des navires vers le port de Banias, en Syrie, et nous avons transporté le mazout et l’essence dans des camions citernes, depuis Banias vers Baalbek, malgré tous les dangers du trajet.
Notre projet d’alléger la souffrance du peuple libanais comprend deux étapes, la première s’étalait sur deux mois, et la 2e étape débutera dans quelques jours. Durant notre 1ere étape nous avons défini les parties qui devraient bénéficier prioritarement de mazout durant 2 mois . Puis, nous avons défini les parties à qui nous comptons offrir le mazout à des prix soutenus. Le groupe des dons comporte 80 maisons de retraite, les municipalités les plus démunies qui ont besoin du mazout pour faire fonctionner leurs trombines à eau, 320 sociétés de distribution d’eau, 176 puits, 22 hôpitaux publics, 17 unités de pompiers, sachant que nous leur avons délivrés directement le mazout. Cela dit, nous avons fait face à quelques complications à cause de l’infrastructure de la société Amana qui n’était pas préparée à des demandes aussi nombreuses, provenant de toutes les régions du Liban.
La valeur des dons en mazout est de 2 millions et 600 milles dollars.
Le 2e groupe de ceux qui ont bénéficié du mazout à un prix soutenu comprenait , les boulangeries (316), les générateurs d’électricité (22.779), les puits d’agricultures (3.787), les usines et les firmes (437), les hôpitaux privés 157, etc
Le coût du soutien au prix du mazout que nous avons vendu au 2e groupe : 7 millions 750 milles dollars. Certains au Liban ont prétendu que le Hezbollah a réalisé des gains, arguant que le Hezbollah a pu soutenir le prix du mazout qu’il a vendu parce qu’il n’a pas payé d’impôt ou de taxes ou de douanes, or un simple calcul prouve le contraire, car ces ignares, noyés dans leur haine et leur rancune, ont oublié que le mazout au Liban n’est soumis ni aux impôts ni aux douanes ni à aucune taxe…
Cela dit, j’avoue que nos mécanismes de distribution étaient lents, ce qui est normal, car nous devions nous assurer que le mazout ne se revende pas dans le marché noir et donc nous devions nous assurer de l’identité des bénéficiaires que ce soit du groupe 1 ou 2.
Nous avons consommé trois navires. Nous avons clôturé la première étape de notre projet d’alléger la souffrance du peuple libanais.
Conclusion : la première étape est estimée à 10 millions de dollars.
Pour ce qui est de la 2 étape de ce projet, elle comprend elle aussi deux groupes : Nous allons offrir un don pour un mois pour le même groupe 1 de la première étape. Par contre, le 2e groupe comprend exclusivement des familles.
Nous avons défini un seul critère, il s’agit de toutes les familles au Liban qui résident dans les régions situées à 500 mètres au dessus de la surface de la mer, le mazout sera offert aux familles démunies comme dans la Békaa, et la distribution touchera toutes les régions, le cout du baril sera vendu moins que son prix officiel d’un million de L.L , les frères vont assurer trois services :Distribution, vente en L.L et soutien du prix.
Les moyens de distribution seront différents de la 1ere étape de notre projet car nous ne pouvons couvrir une distribution directe à des centaines de milliers de familles résidant dans les régions de plus 500 mètres d’altitude, alors nous allons compter sur les municipalités, qui vont définir les familles résidentes et la quantité de mazout qu’ils comptent demander, nous n’avons pas besoin des noms des résidents, ce sont les municipalités qui coopéreront et coordonneront la distribution du mazout avec Amana .
Avec cette étape, nous aurions clôturé ce projet de soutenir nos gens. Un important stock de mazout se trouve déjà à Beyrouth , d’autres sont en Syrie et des navires sont en route.
8- la campagne de diffamation contre le Hezbollah
Les armées cybernétiques ou de réseaux sociaux font rage contre le Hezbollah, ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’elles tentent de nuire à l’image du Hezbollah et tentent de lui coller des étiquettes erronées. Sauf que cette fois, si j’en parle c’est qu’il y a une nouveauté dans ces campagnes.
Ces armées cybernétiques diffusent de faux documents accusant le Hezbollah d’actes ou d’actions inexistantes, le plus hilarant dans cette campagne est que ces documents sont fabriqués par des amateurs, qui ne sont pas des libanais et qui ne connaissent pas le langage du Hezbollah, et donc quand ils prétendent diffuser un document émanant du Hezbollah, les titres utilisés, les verbes, les allocutions prouvent la fausseté du document.
Par exemple : quand le Hezbollah signe un document, il écrit le Hezbollah- Bureau médiatique, ou bureau politique etc, mais jamais le mouvement de résistance islamique. Ne soyez pas aussi ridicules.
Cela dit, ce qui est regrettable c’est que certains libanais croient ces documents, au point de les diffuser sur certains médias, d’en faire toute une analyse, ou de les exploiter à des fins politiques afin de soulever l’opinion publique contre le Hezbollah. .
FIN
Source: Al-Manar