Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s’est félicité, le vendredi 7 janvier, du retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, après trois mois de crise diplomatique, soulignant la volonté de la France de relancer le « partenariat » avec Alger.
« C’est une bonne nouvelle (…). Je me réjouis que l’ambassadeur revienne à Paris (…) Tout cela est très positif », a déclaré le ministre des Affaires étrangères sur BFM TV et la radio RMC.
« Nous sommes dans une volonté de relance du partenariat avec l’Algérie. Nous avons une histoire commune, faite de complexité, de souffrances. Il faut dépasser cela et reprendre ensemble le chemin de la discussion ».
Les dossiers majeurs portent sur les enjeux migratoires, économiques et sur la sécurité dans la région, a-t-il précisé.
La reprise du dialogue intervient aussi à la veille du 60e anniversaire des accords d’Evian pour un cessez-le-feu en Algérie (18 mars 1962), qui ouvrirent la voie à l’indépendance de ce pays (5 juillet 1962).
Après trois mois d’absence, l’ambassadeur d’Algérie, Mohamed Antar-Daoud, a repris ses fonctions jeudi à Paris. « Je suis à mon bureau », a-t-il confirmé vendredi à l’AFP, en rappelant « la volonté affichée des deux chefs d’Etat » d’apaiser les tensions.
Alger avait rappelé son ambassadeur le 2 octobre après des propos du président français Emmanuel Macron qui affirmait que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’était construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ». Peu après, M. Macron avait fait savoir qu’il « regrettait les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie.
Début décembre, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s’était lui-même rendu en Algérie. « Nous avons eu avec les Algériens au cours des derniers mois quelques malentendus. C’est déjà arrivé. Il y a toujours eu des difficultés à un moment ou à un autre, mais on a toujours pu les résoudre », a glissé Jean-Yves Le Drian sur BFM TV.
Les relations entre La France, ex-puissance coloniale, et l’Algérie ont souvent connu des turbulences.
La dernière crise aussi grave que celle d’octobre datait du 23 février 2005, quand le Parlement français avait adopté une loi reconnaissant un « rôle positif de la colonisation » qui a couté la vie à des centaines de milliers d’Algériens.
Source: Avec AFP