C’est le retour au calme dans l’entourage de la prison al-Sinaat, au sud de la ville de Hassaké, au bout de 5 jours de combats entre les miliciens kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les prisonniers de Daech. Ces derniers s’étaient emparés le jeudi 20 janvier de cette école située dans le quartier Gwirane et transformée en camp de séquestration.
Selon le journal libanais al-Akhbar, la cessation des hostilités a été précédée par un accord conclu entre les deux protagonistes, et parrainé par les Américains. Les forces américaines de la coalition internationale étaient intervenues dans les affrontements depuis leurs hélicoptères et avions de combats et leurs patrouilles rodent toujours dans les alentours de la prison depuis trois jours.
Les termes de l’accord entre la coalition internationale et les dirigeants de Daech de la prison al-Sinaat ne sont pas connus, mais les évènements de la prison devraient profiter à la coalition pour renforcer sa présence sous prétexte d’empêcher la résurgence de Daech, estiment des sources sur place pour al-Akhbar.
Selon elles, des éléments de Daech parmi ceux qui ont participé a l’attaque contre la prison et ceux qui tentaient de s’en échapper ont soit été tués, soit ils se sont rendus aux FDS soit ils se sont enfuis.
De nombreuses questions demeurent sans réponse sur l’attaque de Daech contre la prison : comment une voiture piégée a-t-elle pu arriver aux portes alors que cette région est ultrasécurisée aussi bien par les FDS que par les forces américaines qui sont stationnées à un km.
Selon des sources kurdes, le véhicule a percuté le mur de la prison avant d’exploser, ouvrant dans la foulée toutes les portes et les fenêtres de la prison. Et permettant aux éléments de Daech d’assiéger les gardiens, de capturer 28 d’entre eux, de les enfermer dans une cellule et de les photographier avant d’envoyer leurs photos à un responsable médiatique de Daech qui les a postées sur la Toile.
Par la suite, les prisonniers de Daech se sont emparés des salles des armes et des équipements militaires ainsi que de la cuisine et du dépôt d’aliments pendant que des centaines d’entre eux ont pris la fuite avant d’être arrêtés puis transférées dans un camp à Qamichli.
Il est clair selon les sources d’al-Akhbar que l’attaque a été réalisée grâce à une coopération et une planification conjointe entre ses auteurs à l’extérieur et les prisonniers à l’intérieur. Ce qui laisse supposer l’existence d’une importante faille sécuritaire dont les causes devraient aussi être élucidées.
La riposte américaine aussi semble soulever des questions : elle a été d’une violence inouïe en bombardant les bâtiments qui entourent la prison, mais a volontairement épargné la prison elle-même. Ce qui veut dire que les Américains veulent garder sauve la vie des combattants de Daech qui s’y sont barricadés.
Sachant que les prisonniers de Hassaké dont leur nombre s’élève à près de 5000 font partie des dirigeants des premiers et deuxièmes rangs de Daech.
Mis à l’écart de tous les autres, ils sont fréquemment visités par des officiers américains qui les transfèrent parfois vers des endroits non identifiés. Leur véritable identité fait l’objet d’un black-out, ainsi que leurs postes au sein de Daech.
On soupçonne les Américains de vouloir les transférer vers le désert de Homs ou la base américaine al-Tanf qui constitue selon Damas une base de soutien logistique pour Daech pour lancer des attaques contre l’armée syrienne. Ces deux derniers mois, la cadence de ces attaques a connu une nouvelle hausse.
Source: Médias