Des sources iraniennes bien informées ont réfuté les propos du ministre des Affaires étrangères de l’union européenne Josep Borell selon lequel le texte final de l’accord nucléaire est désormais prêt. Alors que les pourparlers de Vienne ont connu une nouvelle pause décrétée
« Il n’y a pas de texte final de l’accord nucléaire, comme l’a affirmé Borrell. Il y a encore deux ou trois sujets principaux et secondaires en suspens. Il n’y aura pas d’accord tant que les Américains et les Européens n’ont pas pris de décisions politiques sur ces questions », a assuré ces sources pour l’agence de presse iranienne Tasnim news.
Sur sa page Twitter, M. Borrell avait écrit ce vendredi 11 mars : « En tant que coordinateur, je continuerai avec mon équipe à dialoguer avec tous les participants du JCPOA et les États-Unis pour surmonter la situation actuelle et parvenir à un accord final. Le texte final de l’accord est déjà prêt ».
Selon Tasnim news, « le principal problème des pourparlers de Vienne est lié aux sanctions contre les individus, les entreprises et les institutions qui jouent un rôle actif dans les avantages économiques de l’Iran de tout accord ».
Et de poursuivre : « Depuis le début des négociations, l’Iran a exigé que ces individus, institutions et entreprises soient retirés de la liste rouge, mais la partie américaine a utilisé à plusieurs reprises divers stratagèmes pour reporter (la discussion sur cette question) , ou s’y soustraire ou la lier à des problèmes au-delà de l’accord nucléaire ».
Une précision a été fournie sur le coeur du dilemme par le porte-parole de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement iranien, Mahmoud Abbaszadeh, qui a insisté ces derniers jours sur la nécessité que l’Europe et les États-Unis « retirent les Gardiens de la révolution iraniens de la liste des terroristes ». En 2019, l’ex-président Donald Trump avait placé le CGRI sur la liste noire des organisations terroristes.
« Les Occidentaux et les Américains ont été informés qu’il n’y aurait pas d’accord sans la levée de ces sanctions aussi bien dans des positions officielles publiques que lors des négociations », ont de leur côté persisté les sources de Tasnim news.
Accusant les États-Unis d’avoir «saisi l’opportunité de la guerre psychologique au lieu de se concentrer sur la prise des décisions politiques nécessaires à l’accord », elles ont ajouté : « les Etats-Unis savent qu’ils ont besoin d’un accord plus que toute autre partie sur l’accord nucléaire dans les Pourparlers de Vienne. Cette obstruction et cette guerre psychologique ne peuvent que leur nuire ».
En outre, commentant la suspension des pourparlers de Vienne, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saïd Khatib Zadeh a tweeté ce vendredi qu’elle est provisoire et destinée à résoudre les questions en suspens pour parvenir à un texte final.
Le jeudi, le ministre iranien des AE Hussein Amir-Abdollahian a dit que l’Iran refuse les revendications américaines liées à l’opinion publique américaine.
« S’il faut qu’il y ait des revendications d’opinion de publique américaine, l’Iran aussi pourrait en avoir des dizaines liées a son opinion publique », a-t-il affirmé, estimant que ceci est la preuve que l’administration américaine ne veut pas sérieusement parvenir à régler les contentieux.
Les négociations ont connu récemment un coup de froid lorsque le ministre russe des AE Serguei Lavrov a réclamé des garanties écrites de la part des Etats-Unis que les sanctions qui visent son pays sur fond de la crise ukrainienne « ne toucheront pas à notre droit à une libre et entière coopération commerciale, économique, d’investissement et technico-militaire avec l’Iran ». Les Etats-Unis n’ont pas donné ce genre de garanties alors qu’ils multiplient les sanctions à ce pays.
Source: Divers