Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis au clair la libération de deux prisonniers qui purgeaient des peines de prisons en Iran pour des affaires d’Etat et d’espionnage et le déblocage des fonds gelés en Grande-Bretagne.
Il a qualifié la somme 530 M$ dégélés de dettes dues à l’Iran de la part du gouvernement britannique depuis 40 ans.
« Après 40 ans de retard et de longues discussions, le gouvernement britannique a remis ses dettes à l’Iran après avoir débloqué 530 millions de dollars à l’Iran gelés par la Grande-Bretagne ».
Selon le ministère le gouvernement britannique avait pendant toute cette période lié le paiement de sa dette à des questions politiques. Et d’assurer : « il n’y a aucun lien entre le paiement des dettes iraniennes et la libération des deux prisonniers britanniques ».
Il a indiqué avoir reçu ces fonds quelques jours avant cette libération.« La libération de Nazanin Zaghari et d’Anousha Ashouri était fondée sur une perspective humanitaire… Nous avons reçu notre dû du gouvernement britannique quelques jours avant la libération. »
Entretien Abdollahian-Truss
Selon les médias iraniens, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahiane s’est entretenu avec son homologue britannique Liz Truss, et ils ont discuté des relations bilatérales et des développements internationaux.
« Nous saluons le paiement par la Grande-Bretagne de ses dettes envers l’Iran, qui sont impayées depuis plus de quatre décennies, et nous espérons que cela créera une base pour l’expansion des relations », a déclaré M.Abdollahian à Mme Truss.
« Nous sommes satisfaits des nouveaux développements qui ont eu lieu dans les relations bilatérales et nous demandons leur renforcement », a dit la ministre britannique.
Plus tôt dans la journée, la télévision iranienne a annoncé l’extradition de la prisonière irano-britannique accusée d’espionnage, Nazanin Zaghari, vers la Grande-Bretagne après avoir purgé sa peine.
Un porte-parole de la justice iranienne, Zabihullah Khodaian, a déclaré que Zaghari avait été condamné à quatre ans de prison dans une affaire d’espionnage pour le compte des services de sécurité britanniques. Après avoir purgé sa peine, l’interdiction de quitter le pays a été levée et elle a été libérée.
Il a poursuivi : « Elle a une autre affaire. Suite à cette affaire, elle a également été condamnée à une autre année de prison, mais cette peine n’a pas été appliquée »
Après avoir purgé sa peine, Nazanin avait été de nouveau condamnée fin avril 2021 à un an de prison pour avoir participé à un rassemblement devant l’ambassade d’Iran à Londres en 2009.
Le deuxième prévenu, Anousheh Ashouri, (Anoosheh Ashoori) a été condamné dans l’affaire de coopération et d’espionnage pour les services de renseignement israéliens, et a été emprisonné pendant 10 ans. Après l’expiration des 4 ans et 7 mois de sa peine, il a déposé une demande de libération conditionnelle. Le tribunal a décidé d’approuver sa libération après avoir récupéré les sommes qu’il avait reçues des services de renseignement étrangers.
La dette et ses intérêts
Selon l’agence iranienne Tasnim News, le gouvernement britannique a transféré ces dettes en plus des intérêts à la Banque centrale d’Iran, en passant par la Banque centrale d’Oman. Des sources informées ont assuré pour l’agence que la somme a été reçue.
Le mercredi 16 mars, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Said Khatibzadeh, a déclaré que « le montant que la Grande-Bretagne a payé à l’Iran, s’élève à environ 390 millions de livres sterling (£), et comprend la dette principale et subsidiaire jusqu’au dernier jour ». Il a dit regretter que le gouvernement britannique « ait délibérément tout au long de cette période lier le remboursement des dettes sur des questions politiques ».
La Grande-Bretagne doit cette somme à l’Iran pour l’achat en 1971 de 1.500 chars et véhicules blindés Chieftain par le gouvernement de Mohammad Reza Pahlavi, le shah pro-occidental qui a dirigé le pays jusqu’à la révolution de 1979.
L’International Military Services, propriété de l’État britannique, a livré 185 chars avant la révolution, mais l’accord a été révoqué à la suite de la prise de l’ambassade des États-Unis et de la crise des otages qui a engendré des décennies d’hostilité.
Alors que certains politiciens britanniques ont demandé que l’argent soit remboursé à l’Iran, d’autres ont déclaré qu’il ne pouvait pas être utilisé comme levier par l’Iran pour la libération des prisonniers britanniques détenus par Téhéran.
Source: Médias