A l’heure où l’establishment occidental et plus particulièrement étasunien cherche de nouveau tous les moyens pour tenter à faire isoler la Russie, l’échec de cette approche est d’autant plus retentissant qu’au-delà d’être irréaliste, Washington démontre assez clairement être en position de maillon faible.
Après les échecs des intimidations à l’encontre de la Chine, superpuissance économique mondiale et alliée de la Russie, faisant une fois de plus réagir explicitement les hauts responsables chinois, les représentants washingtoniens s’agitent pour tenter de trouver les moyens de réduire la crise énergétique en cours en Occident.
Direction – le Venezuela. Embargo sur le pétrole russe: le Venezuela comme alternative pour les USA – titrait le porte-voix médiatique hexagonal France 24.Pour rappel, l’establishment washingtonien et plusieurs des régimes occidentaux ne reconnaissent pas la légitimité du pouvoir de la République bolivarienne.
Pourtant, le quotidien économique britannique Financial Times fait référence de son côté à la marche arrière de l’administration US après que la visite de responsables étasuniens à Caracas a été vue par plusieurs politiciens et experts outre-Atlantique comme une position de faiblesse de Washington.
Ceci est d’autant plus évident que le Venezuela a adopté une posture de soutien ouvert à l’allié russe dans l’opération militaire de Moscou en Ukraine. Comme le note par ailleurs le média vénézuélien en langue anglaise The Orinoco Tribune: «Dans le conflit actuel de haute tension, le président Maduro n’a pas hésité à soutenir la demande de garanties de sécurité de la Russie et a dénoncé les plans d’expansion de l’Otan dirigés par les Etats-Unis, ainsi que la violation des accords qui avaient été signés par l’Ukraine et les pouvoirs parrainant le gouvernement Zelensky». Faisant sur ce dernier point référence aux Accords de Minsk sur le Donbass.
En ajoutant qu’il est évident qu’il n’est pas possible d’espérer qu’un scénario hypothétique de négociations vienne de ceux qui ont incité le conflit actuel en Eurasie. Et que par conséquent, compte tenu de la situation et des agents impliqués, le président Maduro a souligné qu’il est du devoir du Venezuela de garantir la paix et la sécurité de la Russie dans tous les forums mondiaux.
Cette prise de position du gouvernement vénézuélien met particulièrement à mal la posture étasunienne, la mettant en face d’une double humiliation: d’un côté Caracas continue de soutenir sur les fronts politico-diplomatique et stratégique l’allié russe et d’un autre, en ce qui concerne plus particulièrement la coopération dans la sphère énergétique avec des compagnies US – met Washington en face de ses propres contradictions. A savoir – collaboration pétrolière éventuellement possible, mais dans ce cas qu’en est-il de la reconnaissance officielle du gouvernement Maduro comme représentant légitime de la République bolivarienne du Venezuela par les USA et ses supplétifs?
Ces deux problématiques mettent particulièrement à mal le travail des représentants US qui donnent aujourd’hui l’impression de courir dans tous les sens. L’objectif étant de montrer, certainement non plus aux yeux de la planète, mais très principalement aux yeux de l’opinion publique occidentale – d’être en mesure de pallier les énormes défis auxquels fait face l’ensemble occidental. Y compris dans la sphère énergétique.
Le grand problème des Occidentaux, c’est qu’ils n’ont toujours pas réalisé qu’en entamant un dialogue avec leurs ennemis déclarés – ce n’est pas un honneur qu’ils font aux pays concernés, mais plutôt les pays concernés font une faveur à écouter ce qu’ont à dire les responsables washingtoniens. Et les leaderships des pays en question ne ratent pas l’occasion de montrer que c’est justement eux qui se trouvent en position de force. D’ailleurs et au-delà du Venezuela, l’autre exemple étant celui de Cuba ou encore de l’Iran. Tous ont vécu sous sanctions sévères émanant de l’establishment occidental, mais non seulement ne se sont pas mis à genoux devant le néocolonialisme atlantiste, mais de plus ont renforcé considérablement leurs positions. Y compris à travers l’interaction avec la Russie et la Chine.
L’establishment occidental a encore beaucoup de mal à pouvoir s’habituer à de telles humiliations. Le fait est qu’il n’en a simplement pas d’autre choix. Si le temps de l’arrogance propre à cette mentalité ne prévoit pas de disparaitre, leurs gesticulations récentes et moins récentes confirment bel et bien que c’est eux qui se trouvent en position évidente de faiblesse, et non pas les nations partisanes de l’ordre multipolaire international.
Par Mikhail Gamandiy-Egorov
Source: Observateur continental
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