Washington a une nouvelle fois sidéré le monde plus tôt cette semaine, après qu’il a eu le culot d’affirmer qu’il se tenait « du côté de l’ordre basé sur les règles » sur la question ukrainienne et d’accuser les autres de violer « le principe de base qui est que les grands pays ne peuvent pas tyranniser les petits pays ».
De toute évidence, cela n’a jamais traversé l’esprit de Washington de se regarder dans un miroir avant de parler. Le reflet qu’il y verra sera affligeant : une histoire belliqueuse parsemée d’intrusions militaires et de subversions dissimulées.
La tyrannie des Etats-Unis est depuis longtemps manifeste sur la scène internationale. La culture américaine primaire de piraterie, qui défend les pillages et les conquêtes, a été accentuée par Washington au point de devenir une politique étrangère hégémonique consistant à jouer des muscles dès que l’occasion se présente, à brutaliser les autres quand cela lui chante et à dicter les règles de conduite du monde comme si c’était naturel.
Comme l’a dit l’ancien président américain Dwight D. Eisenhower dans son discours de fin de mandat, « le risque d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera » dans le pays.
En effet, les ingérences des Etats-Unis ont fait sombrer le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Europe de l’Est dans la guerre et les conflits, semant la mort et la destruction.
Les forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dirigées par les Etats-Unis, ont lancé des frappes aériennes pendant 78 jours consécutifs contre la Yougoslavie, faisant plus de 8.000 morts et blessés chez les civils et entraînant le déplacement de plus d’un million de personnes.
La guerre engagée par les Etats-Unis en Afghanistan a tué près de 50.000 civils afghans de 2001 à mi-avril 2020 et a réduit quelque 11 millions de personnes à l’état de réfugiés. Les images de civils afghans terrifiés, qui tentaient d’escalader les grilles de l’aéroport de Kaboul pour courir après les avions, font écho aux événements de 1975, quand les hélicoptères de l’armée américaine ont fait l’évacuation depuis le toit de l’Ambassade des Etats-Unis à Saïgon.
En outre, des années de massacre ont fait plus de 200.000 morts parmi les civils irakiens et ont enfoncé la Libye dans un véritable bourbier.
L’année dernière, le groupe anti-guerre CODEPINK a révélé que 46 bombes en moyenne avaient été larguées chaque jour par Washington et ses alliés sur d’autres pays depuis 2001. L’ancien président américain Jimmy Carter a déclaré en 2019 que son pays n’avait connu que 16 années de paix sur ses 242 ans d’histoire, ce qui en fait « la nation la plus guerrière de l’histoire du monde ».
Par ailleurs, au cours des 20 dernières années, le nombre de sanctions imposées par les Etats-Unis a été décuplé. Le pays a longtemps placé Cuba, le Venezuela, la Libye, l’Iran, l’Irak ou encore la Syrie sur sa liste noire, déstabilisant de manière tout à fait gratuite leurs économies et nuisant aux moyens de subsistance de leurs habitants, et ce même pendant la pandémie de COVID-19.
En vue d’éliminer ce qu’il considère comme une « menace » à son hégémonie technologique, Washington a eu recours à presque tous les moyens disponibles, y compris mettre les entreprises technologiques sur leur liste noire, imposer des sanctions sur le commerce des puces et empêcher la coopération et les échanges entre les autres pays.
« C’est la vieille stratégie du ‘avec nous ou contre nous’, qui entraîne toutes les conséquences qu’une hégémonie peut infliger aux Etats qui ne s’y plient pas », selon une tribune libre publiée début décembre par le South China Morning Post.
Cette tribune décrit bien la mentalité arbitraire de Washington. Les esprits arrogants de la Maison Blanche nuisent depuis longtemps aux règles internationales, forcent les autres à choisir un camp et punissent quiconque refuse de leur obéir.
Cette logique perverse a été une fois de plus mise à nu quand, plus tôt cette semaine, Washington a menacé « tous les pays » de « clairement exprimer leur position » sur l’Ukraine.
En opposition à la volonté des Etats-Unis, nombreux sont ceux qui ont compris que la manière fondamentale de résoudre la crise ukrainienne reposait sur un cessez-le-feu, suivi d’un dialogue et de négociations. Comme l’a souligné mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian, la plupart des pays sont d’accord pour dire que « le monde a besoin de la paix, pas de la guerre ; il appelle à la justice, pas à l’hégémonie ; il aspire à la coopération, pas à la confrontation ».
Si Washington souhaite sincèrement un apaisement de la situation en Ukraine, il doit apprendre à se tenir du bon côté, celui de la paix et de la justice. Réfléchir à ses erreurs passées serait un bon début.
Par Guo Yage
Source : Xinhua