Sous la pression des ONG qui insistent pour savoir l’ampleur des crimes américains en Syrie, et surtout à Raqqa, la fondation Rand Corporation a réalisé une étude, dans laquelle les Etats-Unis reconnaissent qu’il y a bien eu des victimes pendant les bombardements mais bien en deca de la réalité.
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, le rapport de ce centre considéré comme le cerveau du Pentagone, et destiné officiellement à « tirer les leçons de cet évènement pour en déduire les recommandations afin d’améliorer les politiques et les stratégies militaires », comporte néanmoins bien des erreurs.
Les raids contre cette ville de l’est syrien qui était devenue le bastion de Daech et a servi pour prétexte pour l’ingérence américaine militaire en Syrie ne se sont pas déroulés pendant 5 mois seulement.
« La coalition avaient déclenché ses raids aériens deux ans avant l’intervention terrestre, elle a suivi une politique de destruction méthodique non seulement contre Raqqa mais aussi contre les provinces de Hassaké et de Deir Ezzor, ainsi que contre le barrage de l’Euphrate menaçant de noyade les centaines de milliers d’habitants de plusieurs centaines de villages et de localités », précise le quotidien.
Or le rapport indique que la conquête de Raqqa a nécessité un an de raids ininterrompus, entre octobre 2016 et octobre 2017.
En outre, il reconnait qu’une force de frappe sans précédent y a été utilisé et rapporte le témoignage du capitaine John Wayne Troxell, le haut-conseiller auprès du chef d’état-major des forces conjointes. Celui-ci indique que les membres de la brigade de l’infanterie des Marines ont tiré 30 mille obus d’artillerie en 5 mois sur cette ville, sans compter les raids aériens interrompus et le recours au phosphore.
Dans la même logique destinée à minimiser l’ampleur des dommages et des victimes, le rapport reconnait la mort de 1.600 alors que le chiffre devrait être bien supérieur, compte tenu que 80% de la ville a été détruit, dont ses infrastructures, ses services sanitaires, ses quartiers résidentiels.
Dans un premier moment les Etats-Unis ont démenti ces accusations. Mais avec le dévoilement des faits et des réalités, ils ont revendiqué quelques dizaines de victimes, voire davantage. Au fur et à mesure que sont dégagés les décombres des bâtiments où la plupart des gens ont péri, les Américains devraient revoir à la hausse leurs chiffres. Mais qui s’en souviendrait et en parlerait. L’affaire serait condamnée aux oubliettes de l’histoire.
Déjà, malgré ce bilan désastreux, le Pentagone se targue du rapport de Rand Corporation le qualifiant « d’acte héroïque de la part de Washington en matière d’autocritique ».
Interrogé par l’agence AP, John Kirby a assuré « qu’il n’existait aucune armée qui œuvre avec assiduité afin d’alléger les dommages civils et qui, lorsqu’elle les a provoqués, a continué à apprendre des choses passées ».
Source: Médias