Un commandant de la force d’infanterie du Corps des marines ukrainiens, l’une des dernières forces armées ukrainiennes encore présentes dans la ville de Marioupol, a déclaré que « la force vivait ses derniers jours, si ce n’est ses dernières heures » dans cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine presque entièrement conquise par les forces russes et celles de la république du Donetsk.
Dans un enregistrement vidéo posté sur Facebook, Sergey Volina, de la 36e brigade de marine séparée, qui est retranchée dans l’immense usine d’Azovstal assiégée par les forces russes et leurs alliés, a lancé ce mercredi 20 avril un appel pour les évacuer de cet endroit assurant que les militaires russes et du Donetsk sont plus nombreux qu’eux.
« Nous appelons et implorons tous les dirigeants du monde pour nous venir en aide. Nous leur demandons d’utiliser la procédure de retrait des troupes et de nous transférer dans une zone tierce », a-t-il dit.
Volina a noté que « les forces russes jouissent d’un avantage dans l’air, dans l’artillerie, les forces au sol, les équipements et les chars ».
Et d’ajouter : « Nous ne défendons qu’un but (…) l’usine d’Azovstal. »
La Russie avait ces deux derniers jours demandé à deux reprises aux forces ukrainiennes à Marioupol retranchées dans le complexe à déposer les armes en échange de leur garder la vie sauve. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a refusé catégoriquement. Le ministère russe de la Défense a pour sa part indiqué que « les mercenaires ont décidé de se rendre mais les autorités de Kiev les en a empêchés ». Il a accusé Kiev d’avoir donné l’ordre au régiment néonazi Azov de liquider les dissidents.
Le mardi 19 avril, les forces de la République populaire de Donetsk ont hissé le drapeau de leur république sur la zone de l’usine Azovstal, et l’armée russe a annoncé l’ouverture d’un corridor pour ceux qui souhaitent se rendre et déposer les armes. 120 civils de la région avoisinante l’ont emprunté pour fuir cette zone de combat.
Над Мариупольским портом подняли флаг ДНР. Кадры появились в сети. pic.twitter.com/rK56eVxCO0
— Технический Директор (@tehdirecktor) April 19, 2022
Dans la soirée, le régiment Azov a annoncé que l’usine a été presqu’entièrement détruite par des bombes ultra puissantes. Se référant à des fuites sur les plans de Moscou, le journal russe Komsokomolskaya Pravda a révélé que le président Vladimir Poutine pourrait investir les bombardiers stratégiques hypersoniques Tu-22M3 pour larguer des bombes aériennes FAB-3000 sur Azovstal afin de le détruire.
A noter que la conctruction de cette usine remonte à l’ère soviétique. Elle a été décidée en février 1930, par le Conseil suprême de l’économie nationale soviétique qui envisageait d’édifier l’un des plus grands complexes métallurgiques et sidérurgiques. Sa construction s’est achevée en 1933. il a été détruit en 1943, pendant la seconde guerre mondiale par l’Allemagne nazie. Sa reconstruction a repris l’année suivante.
Avec l’effondrement de l’Union soviétique, Azovstal et à l’instar de toutes les usines ukrainiennes et russes ont été privatisées. Elle a été achetée par Rinat Akhmetov, un milliardaire originaire du Donetsk et hostile à sa séparation de l’Ukraine. En raison de l’opération militaire russe de l’Ukraine, la fortune d’Akhmetov est passée de près de 14 milliards de dollars à moins de 6 milliards de dollars en seulement deux semaines et pourrait probablement être bien moindre, selon Forbes.
Source: Divers