La milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), a annoncé samedi une nouvelle phase dans son offensive pour déloger Daesh de son bastion de Raqqa en Syrie. Mais elle s’est plainte aussi d’avoir besoin de plus d’armes pour mener à bien son opération.
Cette annonce intervient au lendemain d’informations de presse faisait état que la nouvelle administration de Trump compte changer de tactique dans la bataille de Raqqa.
Appuyés par les Etats-Unis, les FDS avaient lancé le 6 novembre une offensive pour s’emparer de la ville septentrionale de Raqqa, la « capitale » de ce groupe wahhabite terroriste en Syrie.
Les FDS « annoncent le début de la troisième phase pour libérer la ville de Raqqa et ses environs. L’opération sera centrée sur l’est de la province » du même nom, a affirmé lors d’une conférence de presse la porte-parole, Jihane Cheikh Ahmad.
Vendredi, les avions de la Coalition avaient détruit quatre ponts dans la ville et sa province, ainsi que les infrastructures destinées à lui acheminer l’eau, a indiqué le journal libanais al-Akhbar. Le but étant d’isoler la capitale de Raqqa du bord sud du fleuve de l’Euphrate et de lui couper l’eau.
750 combattants arabes
Parlant du village d’Aaliya, au nord de Raqqa, Mme Cheikh Ahmad a dit que 750 combattants arabes avaient rejoint les FDS après avoir reçu une formation de la part de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Cette dernière a commencé en 2014 à mener des raids aériens contre l’EI en Syrie et en Irak voisin, où le groupe wahhabite s’est emparé de plusieurs régions.
Depuis, les Etats-Unis ont dépêché 500 militaires, dont des démineurs, des formateurs et des membres des forces spéciales, pour épauler la campagne des FDS . Pour la première fois, ils leur ont fourni des véhicules blindés de type SUV.
« Les forces de la coalition ont fourni un très petit nombre de véhicules (blindés), et nous espérons qu’elles vont en augmenter le nombre », a dit le porte-parole des FDS, Talal Sello.
Dans un premier moment, ce dernier avait déclaré que ces nouveaux équipements avaient été dépêchés par l’administration de Trump qui a aussitôt démenti.
Les miliciens de Jarba à Raqqa?
Selon al-Akhbar, le chef du parti « Tayyar al-Gad » (le courant de demain), le pro saoudien Ahmad Jarba a fait part de la disposition de sa milice « de 3.000 hommes à participer à la campagne de Raqqa ». Ces derniers baptisés « Unités d’élites » font l’objet d’une formation au sud de la ville de Hassaké et dans la région salée du désert de Deir Ezzor , en accord avec les unités kurdes.
Des observateurs ont affirmé que le chiffre qu’il a donné pour sa force est exagéré et ne saurait dépasser les 1.500 combattants.
Besoin d’armements
Or, selon une commandante des FDS, Rojda Felat, l’équipement militaire supplémentaire n’arrive pas assez rapidement.
« Nous avons besoin pour libérer Raqqa de Douchka (mitrailleuses lourdes), de tanks et de (plus de)véhicules blindés », a confié à l’AFP cette femme de 38 ans. « Il y a eu du retard dans l’arrivée des armes dont nous avons besoin mais l’appui va augmenter dans les prochaines phases ».
Elle n’a pas été en mesure de dire quand les FDS pourraient franchir les limites de Raqqa mais elle a souligné que lors de la troisième phase, les milices takfiristes allaient « se rapprocher de la lisière de la ville ».
Après avoir pris une série de villages et de localités dans la province de Raqqa à la faveur de l’offensive lancée en novembre, les FDS font du surplace depuis le 7 janvier, estime l’AFP.
Elles se trouvent depuis à 5 km de la ville de Tabqa, important QG de l’EI à l’ouest de Raqqa. D’autres forces des FDS se trouvent à 20 km au nord de Raqqa.
Selon l’AFP, les FDS comptent environ 30.000 combattants, dont les deux tiers appartiennent aux Unités de protection du peuple kurde (YPG).
Sources: AFP, al-Akhbar
Source: Avec AFP