Alors que l’Union européenne envisage d’imposer un embargo sur le pétrole russe, afin de sanctionner la Russie pour son opération militaire en Ukraine, plusieurs rapports estiment que cette mesure pourrait très bien ne pas avoir l’effet escompté.
Selon le journal américain Financial Times, l’économie russe est en mesure de faire face à un éventuel rejet par l’Union européenne du pétrole russe en remplaçant cette dernière par les pays asiatiques.
Les projets des dirigeants de l’Union européenne d’imposer un embargo complet sur le pétrole russe « ont une signification politique, mais certains analystes estiment que cette mesure ne portera pas le coup escompté à l’économie russe », a écrit le journal.
Mais d’après le journal, le solde budgétaire dépendra de la capacité des producteurs à gérer rapidement les problèmes logistiques pour acheminer les approvisionnements vers ces pays.
Le journal a également évoqué un autre défi auquel l’Union européenne est confrontée : la transition du pétrole lourd russe vers le pétrole léger du Moyen-Orient. Elle nécessite l’ajustement des raffineries européennes conçues pour le pétrole lourd.
Citant le chef d’une société pétrolière anonyme, le Financial Times précise que l’investissement requis pour mettre en œuvre cela contredit les objectifs environnementaux annoncés par Bruxelles.
En outre, les experts avancent que l’augmentation significative du coût des ressources énergétiques compense les coûts de la perte de la Russie sur le marché européen, et si l’embargo est accepté, il est probable que les prix du pétrole augmenteront à un niveau plus élevé, ce qui permettra à la Russie de résister plus facilement au coup et augmenter considérablement le fardeau sur l’économie de l’Europe, qui dépend d’elle pour 30% de ses besoins de pétrole.
La secrétaire d’Etat américaine pour le Trésor a elle aussi et pour la seconde fois au moins, mis en garde l’UE contre l’embargo sur le pétrole russe, de crainte qu’il ne puisse faire « augmenter les prix de pétrole mondialement ».
Devant le parlement européen, Ursula Van der Leyen la présidente de la Commission européenne a déclaré le mercredi 4 avril que les Européens vont renoncer leurs approvisionnements russes du brut progressivement durant les six mois et des ceux dérivés pétroliers à la fin de l’année ».
« Ce qui constituera un embargo total sur toutes les importations de tout le pétrole russe transporté par mer et via les pipelines, le brut et ses produits raffinés », a-t-elle précisé, admettant que cela ne sera pas facile pour certains pays.
Pour le sixième paquet des sanctions antirusses, elle a proposé sur le court terme d’écarter la plus grande banque de Russie, la Cyber Bank, du système SWIFT des transactions financières internationales.
Il est également question pour la Commission européenne de sanctionner la chef de l’Eglise orthodoxe russe le patriarche Kirill ainsi que de 57 autres personnalités russes, dont Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin dont la famille vit en Europe.
Selon l’AFP, ce jeudi 5 mai, il n’y a pas eu d’accord au sein de l’UE sur un embargo.
Alors que l’Allemagne dit pouvoir le supporter « en tant que nation », la Hongrie et la Slovaquie devraient jouir d’une exception jusqu’à la fin de 2023 surtout que ces deux pays ne sont reliés à aucun autre oléoduc européen.
Et pour le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, « ces sanctions ne doivent pas porter plus atteinte aux citoyens tchèques qu’à la Fédération russe ».
Un avis partagé par le Sénat français qui a indiqué que les sanctions de l’Union européenne contre la Russie nuisent à l’Europe elle-même.
La semaine passée, une dizaine d’Etats européens ont ouvert des comptes bancaires en roubles pour payer les hydrocarbures russes. En riposte aux sanctions occidentales contre la Russie, dont la confiscations de leurs avoirs dans leurs banques, le président russe Vladimir Poutine a décidé que le pétrole et gaz russes devraient être payés en roubles russes. Un décision qui amélioré le taux de change de la monnaie russe qui avait chuté au début du conflit. Le mercredi mai, il s’échangeait pour un dollar américain à 67.
Source: Divers