Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a souligné, ce lundi 9 mai, lors d’un festival électoral dans le sud que « les centres d’étude ont mené des sondages d’opinion qui ont révélé que la préoccupation de la majorité était la crise économique ». Et d’ajouter : « la question de l’arme de la résistance n’a pas apparu comme une préoccupation ou comme un problème urgent auquel le nouveau parlement doit s’attaquer ».
Le numéro un du Hezbollah a noté que « depuis plusieurs mois et jusqu’à aujourd’hui, on entend des incitations et des discours qui ne sont pas à la hauteur de ceux qui ont fait de la question de l’arme de résistance le slogan de leur bataille électorale ».
Et de poursuivre : « Certains de ceux qui appellent au désarmement de la résistance ont incité, il y a quelques jours, lors d’un discours émotionnel à voter pour se débarrasser du Hezbollah et de ses alliés ».
Sayed Nasrallah a jugé que « certains de ceux qui appellent au désarmement de la résistance ignorent ou font semblant d’ignorer ce que le sud a vécu et ce que les sudistes ont subi depuis la création de l’entité usurpatrice temporaire en Palestine dans les années 1948 ».
« L’une des personnalités présentes aux sessions des discussions sur la stratégie de défense en 2006 a déclaré qu’Israël n’a pas agressé le Liban de 1948 à 1968 et ne constituait pas de menace pour le Liban, jusqu’à prétendre qu’Israël n’a pas attaqué le sud qu’en réaction aux opérations palestiniennes. C’est du pur mensonge et une calomnie » a-t-il renchéri, avant de citer « les massacres et les agressions israéliens commis contre le sud Liban, dans les années 40, 50, 60, 70, 80, 90… ».
« Ceux qui prônent ces pensées, soit ils sont ignorants, soit ils ne voient pas en « Israël » un ennemi qui aspire à piller l’eau, la terre et la richesse du Liban », a fait savoir le chef du Hezbollah.
Sayed Nasrallah a en outre rappelé que « lorsque les Forces de dissuasion arabes sont arrivées au Liban, l’imam Moussa al-Sadr a tenté les a incitées à défendre le sud, mais ils n’ont pas accepté, et après que l’État et les gouvernements successifs ont abandonné le sud et la défense des habitants du sud face aux agressions israéliennes, l’imam al-Sadr et les habitants ont opté pour un autre choix, celui de la résistance. Ils ont été obligés à adopter cette voie après avoir été délaissés par les pays arabes et l’Etat libanais ».
« Cela fait depuis 1975 que l’Etat disait étudier la stratégie de défense et ne l’a toujours pas achevée jusqu’à nos jours en 2022 », a regretté Sayed Nasrallah.
Et d’expliquer : « nos oulémas et dignitaires ont, depuis 1948, voulu que l’armée et l’Etat avec ses institutions viennent défendre le sud et voulu combattre à ses côtés et sous sa bannière. Mais malheureusement, l’Etat tournait le dos au sud et à son peuple, de sorte qu’ils ignoraient les réalisations et les victoires de cette résistance qui a libéré l’ensemble des terres libanaises occupées en 2000 ».
Pour le chef du Hezbollah, « la résistance au Liban a enfoncé le dernier clou dans le projet du grand Israël, renversé le mythe de l’armée invincible, a désactivé les mines de la guerre sectaire après le retrait de l’ennemi israélien de Jezzine et de la ligne frontalière (au sud). Elle a restauré aux Libanais et aux autres peuples de la région la confiance en soi et le sentiment de fierté et de dignité.. ».
Et de lancer: « C’est la résistance qui protège aujourd’hui le Liban…et c’est cette résistance qui crée l’équilibre de dissuasion face à l’ennemi israélien. Qui protègera le sud et le Liban si la résistance abandonne ses armes et renonce à sa responsabilité ?».
Sayed Nasrallah a fait savoir que depuis la guerre israélienne de 2006 contre le Liban jusqu’à nos jours, les détracteurs de la résistance n’ont fourni aucun commentaire sur la stratégie de défense qu’il avait présentée.
« Nous sommes toujours prêts à discuter de la stratégie de défense, et nous possédons tous les arguments et la logique… C’est le faible qui fuit la discussion. Quiconque demande le désarmement de la résistance veut que le Liban soit exposé à l’ennemi israélien. Celui qui réclame le désarmement de la résistance veut que le Liban renonce à sa carte la plus forte sur le dosseir de l’exploration du pétrole et du gaz de ses eaux territoriales ».
Personne n’osera procéder au forage dans la zone contestée
« Nous possédons une énorme richesse à savoir des centaines de milliards de dollars en gaz et en pétrole, avec laquelle nous pouvons payer nos dettes et faire renaitre notre pays…. Nous sommes un pays dévasté, pillé, affamé, pauvre, négligé, et nous avons besoin des centaines de milliards de dollars », a expliqué le chef du Hezbollah.
Et de lancer à l’adresse de l’Etat: « Là où vous pensez que ce sont les eaux territoriales libanaises, commencez les procédures d’extraction de pétrole et de gaz. Je dis à l’Etat et au peuple libanais, vous avez une résistance courageuse, forte et capable, et vous pouvez dire à l’ennemi si vous empêchez le Liban (de bénéficier de son pétrole), nous vous interdirons à notre tour d’en profiter. Et nous sommes capables de le faire. Aucune compagnie au monde n’osera procéder au opérations de forage dans la zone contestée si le Hezbollah brandit une menace claire et sérieuse ».
Et de souligner: « Les Américains négocient avec le Liban sur le tracé des frontières maritimes avec l’entité sioniste parce qu’ils savent qu’il existe une résistance au Liban qui fera payer à l’ennemi toute interdiction au Liban de bénéficier de ses droits et de ses richesses ».
Sayed Nasrallah a dans ce contexte qualifié le médiateur américain de « malhonnête, de complice et de soutien à « Israël ».
Guerre politique similaire à celle de juillet
« Les objectifs de la guerre de juillet étaient de se débarrasser de la résistance et de la désarmer, et ce que les détracteurs (de la résistance) suggèrent aujourd’hui, c’est une guerre politique similaire à celle de juillet », a dit Sayed Nasrallah à propos des pressions, de la désinformation et de la propagande lancée par l’autre camp.
« Aujourd’hui nous comptons sur vous dans toutes les circonscriptions pour vous dire que vous devez gagner la guerre politique de juillet avec votre volonté, vos votes, votre sincérité et votre loyauté », a encore lancé le chef du Hezbollah à l’adresse des sympathisants de la résistance.
Et d’insister : « Nous devons pratiquer la résistance politique pour préserver notre résistance armée. Cette résistance est le fruit de 74 ans d’effusions de sang, de déplacements forcés, de destructions de maisons et elle est le résultat des sacrifices de nos grands dirigeants, des milliers d’hommes et de femmes qui ont été incarcérés dans les prisons israéliennes et des milliers de mutilés qui souffrent jusqu’à nos jours. Il ne s’agit pas d’une résistance passagère et ses sympathisants ne l’abandonneront jamais… »
« Quiconque veut préserver, défendre et protéger le Liban et pouvoir extraire ses richesses pétrolières et gazières, qu’il vote pour la résistance et ses alliés », a également lancé le numéro un du Hezbollah.
La résistance en état d’alerte
Par ailleurs en ce qui concerne les manœuvres israéliennes, simulant une guerre contre le Liban, qui ont débuté aujourd’hui, Sayed Nasrallah a annoncé: «à partir de sept heures, j’ai demandé à toutes les formations de la résistance islamique au Liban de mobiliser leurs armes et d’être entièrement prêtes pour riposter à toute erreur envers le Liban ».
« Nous n’hésiterons pas à t’affronter. Nous n’avons pas peur, ni de vos manœuvres, ni de votre présence, car pour nous « Israël » est plus faible que la toile d’araignée », a-t-il conclu.
Source: AlManar