La Syrie a « rejeté » le vendredi 20 mai les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan sur le retour d’un million de réfugiés syriens dans des « zones de sécurité » à la frontière entre les deux pays, selon l’agence de presse officielle SANA.
Début mai, M. Erdogan a annoncé préparer « le retour d’un million » de Syriens chez eux, sur la base du volontariat. Il souhaite poursuivre le financement, avec l’appui de l’aide internationale, de logements et d’infrastructures dans le nord-ouest de la Syrie, dernière zone échappant au pouvoir de Damas et où Ankara déploie ses troupes.
La Turquie est en faveur de ces « zones de sécurité », sous prétexte d’éloigner les milices kurdes de sa frontière, pour y installer des Syriens réfugiés en Turquie et permettre à ceux fuyant le pouvoir syrien d’y trouver refuge sans chercher à entrer sur le territoire turc.
« Les déclarations faites par le chef de l’Etat turc (…) révèlent les jeux agressifs de ce régime contre la Syrie et l’unité de sa terre et de son peuple », a indiqué l’agence de presse syrienne, citant un communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères.
« Le gouvernement syrien rejette ces plans et demande aux Etats (…) qui sont impliqués dans le financement de ces projets criminels d’arrêter de soutenir le régime turc immédiatement », ajoute le communiqué.
« La création de ces zones ne sert pas du tout à protéger les régions frontalières entre la Syrie et la Turquie, mais à coloniser et mettre en place un poste pour exécuter des plans terroristes contre le peuple syrien », poursuit la diplomatie syrienne.
Plusieurs milliers de maisons en parpaing et des infrastructures nécessaires à l’accueil des réfugiés syriens ont été inaugurées le 3 mai dans la région de Sarmada en présence du ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu. Il a indiqué qu’au moins 100.000 logements seraient prêts d’ici la fin de l’année.
La Turquie accueille près de 3,6 millions de réfugiés syriens et plusieurs partis de l’opposition turque appellent régulièrement à leur renvoi de force en Syrie, ce à quoi s’oppose M. Erdogan.