Les tractations entre les Etats européens pour livrer des armes à l’Ukraine sont sources de divergences profondes. A l’instar de celles sur les sanctions à infliger à la Russie.
Les accords peinent à voir le jour aussi bien pour les armements de fabrication soviétique que pour les armes européennes.
Fait saillant dans les négociations pour les livraisons d’équipements militaires de fabrication soviétique : c’est l’Allemagne qui devrait donner en échange, aux pays qui les livrent, des équipements plus modernes de son industrie militaire.
Le mardi 31 mai, un accord similaire a été conclu entre elle et la Grèce. Il a été annoncé par le chancelier allemand Olaf Scholz, au terme du sommet de l’Union européenne au cours duquel il a rencontré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Cet accord devrait mettre un terme à l’hésitation du gouvernement grec dont le représentant avait annoncé le mois d’avril dernier, que son pays n’a pas de plan pour dépêcher de nouvelles cargaisons d’armements à l’Ukraine. Il avait envoyé en février des mitrailleuses kalachnikovs et des munitions antichars.
Mais l’Allemagne fait l’objet de critique de la part de la Pologne, qui par la voix de son président Andrei Duda l’accuse de ne pas respecter les engagements de livrer des équipements modernes en échange de ceux soviétiques envoyés en Ukraine. Varsovie a déjà envoyé 240 unités de chars T-72M1, selon la BBC. En plus d’environ deux douzaines de canons d’artillerie automoteurs Gvozdika.
Les Allemands avaient conclu avec la république tchèque un accord semblable en fonction duquel Berlin devrait donner 14 chars Leopard à Prague en échange des chars T-72 M1 livrés à Kiev. Mais la date de livraison des Leopar n’a pas encore été fixée.
Sur les raisons pour lesquelles les armements de l’époque soviétique sont plus convoités que les autres, le BBC explique qu’ils ne nécessitent pas une longue formation du personnel et des équipages car ils sont très familiers aux militaires ukrainiens.
Il s’agit surtout de chars, véhicules blindés, petits et grands systèmes de missiles anti-aériens.
C’est la Grande-Bretagne qui recherche les armes soviétiques dans le monde entier, et plus précisément dans les armées de 23 pays, par l’intermédiaire de fonctionnaires du ministère de la défense et de ses attachés militaires, indique le Wall Street Journal.
Concernant les armements européens, la BBC précise que leurs livraisons à l’Ukraine ont commencé avant l’opération russe. «Mais avant et au tout début de la guerre, l’Occident a envoyé principalement des armes d’infanterie – des systèmes de missiles antichars et antiaériens portables – ainsi que diverses cargaisons militaires – principalement des munitions, des munitions, des kits médicaux, des équipements de vision nocturne ».
Citant des experts, le média britannique rapporte que l’Ukraine a désormais besoin de roquettes et de canons, de munitions de haute précision, de véhicules blindés et de systèmes antiaériens, de drones et de missiles antinavires.
Certaines livraisons ont déjà commencé, d’autres n’ont pas encore fait l’objet d’un accord.
Entres autres, Kiev n’a pas réussi à convaincre les pays occidentaux de lui fournir des avions de combat. Elle n’a reçu que des hélicoptères Mi-17, alors qu’elle s’attendait à recevoir des chasseurs MiG-29 de la Pologne.
En outre, certains pays refusent encore d’envoyer des armes à Kiev. Comme la Suisse qui a rejeté une demande danoise de fournir 20 véhicules de transport de troupes de fabrication suisse de type Piranha 3 aux Ukrainiens, assurant vouloir s’en tenir à sa politique de neutralité de ne pas envoyer d’équipements militaires dans les zones de conflit.
En avril, le gouvernement helvétique s’est opposé à une demande polonaie pour la réexportation de munitions de fabrication suisse utilisées par les chars antiaériens envoyés par l’Allemagne en Ukraine.
La télévision suisse SRF a signalé que la neutralité suisse est confrontée à son plus grand test depuis des décennies alors que le débat intérieur s’intensifie sur la façon d’interpréter la politique qui a empêché la Suisse de vivre les guerres mondiales du 20e siècle.
(Ci-dessous la liste des pays qui ont fourni des armes à l’Ukraine. Source: Intel Slava Z)
Source: Divers