Le chef de la diplomatie russe se trouvait en Turquie pour discuter de l’instauration de corridors sécurisés pour les exportations de céréales ukrainiennes.
La conférence de presse de M. Lavrov et de son homologue turc Mevlüt Cavusoglu touchait à sa fin sans que Muslim Umerov ait pu poser sa question, en dépit de tentatives répétées.
Il s’est alors levé et a interpellé M. Lavrov à haute voix: «Je suis de la télévision publique ukrainienne, je veux absolument poser une question!» a-t-il lancé.
Le ministre russe a accepté cette intervention imprévue par le protocole qui venait d’encadrer minutieusement les échanges.
«À part les céréales, quels sont les autres biens que vous avez volés à l’Ukraine et à qui les avez-vous vendus?» a lancé M. Umerov.
Lavrov lui a demandé de répéter sa question, avant de contre-attaquer.
«Vous, les Ukrainiens, êtes toujours préoccupés par ce que vous pouvez voler et vous pensez que tout le monde raisonne ainsi!» a-t-il lancé à son tour, tout sourire.
«Nos objectifs là-bas sont clairs, nous voulons sauver les gens de la pression du régime néonazi. Nous avons expliqué que les céréales pouvaient être transportées librement vers leur point d’arrivée. Il n’y a aucun obstacle de la part de la Russie. Pour cela, il faut que [Volodymyr] Zelensky donne l’ordre, s’il est encore en mesure de donner des ordres à qui que ce soit de permettre aux navires ukrainiens et étrangers d’entrer en mer Noire », a-t-il ajouté.
Joint ensuite par l’AFP, M. Umerov, basé à Istanbul pour la télévision publique ukrainienne, a expliqué qu’il avait «levé la main pendant toute la séance de questions-réponses».
«J’ai compris à la fin qu’on ne me laisserait pas parler, alors j’ai décidé d’intervenir à haute voix», et «j’ai pris le risque de perturber la conférence de presse car toute l’Ukraine attend la réponse à cette question», a-t-il ajouté.