Pour la première fois, le Hezbollah a étendu ses aides agricoles dans le nord du Liban, région à majorité sunnite et chrétienne, sans aucun lien avec ses zones d’influence.
L’initiative revient à l’une de ses fondations, l’association Jihad al-Bina, (la lutte pour la reconstruction). Chargée lors de sa création des travaux de reconstruction des bâtiments résidentiels et éducatifs détruits dans les offensives israéliennes contre le Liban, elle a depuis élargi son champ d’action pour inclure ces dernières années les activités agricoles, depuis l’éclatement de la crise économique et financière au Liban en 2019.
Valoriser l’agriculture
Après la fin de la guerre civile, pendant les innombrables mandats de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, un allié de l’Arabie saoudite dont il détient la nationalité et des Occidentaux, à leur tête la France, une politique économique rentière a été pratiquée au Liban, aux dépens de tous ses secteurs productifs. Elle était en parallèle accompagnée par un endettement dument planifiée, et l’établissement d’un système de corruption. À eux deux , ils ont ruiné le pays qui croupit depuis 2019 sous une dette souveraine dépassant les 90 m$. Dès lors le spectre de la famine s’est pointé menaçant les Libanais, toutes tendances confondues, le Hezbollah par le biais de Jihad al-Bina’ a entreprios sans tarder des mesures destinées à valoriser le secteur agricole en particulier. Il offre ses bons offices à toutes les régions qui le désirent pour développer ce secteur.
A cette époque, le secrétaire général du Hezbollah a lancé des paroles retentissantes: « Le Liban ne mourra pas de faim ».
Le Hezbollah à Menyet
Le mardi 13 septembre, une délégation de cette fondation s’est rendue à Menyet, du casa Mnieyt-Doniyet, située à 10 km de la ville de Tripoli, au nord du Liban.
Cette localité sur le littoral méditerranée, est en effet célèbre pour la culture des oliviers, des citronniers et des amandiers et compte quelque 2500 serres pour la culture des légumes. Elle est aussi connue pour ses sources et rivières et la douceur de son climat.
Elle est gangrenée par la pauvreté depuis la crise libanaise marquée par l’effondrement de l’Etat libanais et de tous ses services, et la chute vertigineuse de la livre libanaise qui a ces derniers jours franchi la barre de 35.000 pour un dollar américain.
Jihad al-Bina y a organisé une rencontre avec ses agriculteurs.
« Nous sommes aujourd’hui à votre service en tant qu’agriculteurs, qui sont l’exemple de la vrai lutte », a affirmé Hussein Dallal, son directeur pour les régions de Beyrouth, Mont du Liban et le Nord.
Et de rappeler un hadith, une citation du prophète Mohamad (P) : « si le Jour du Jugement Dernier arrive et l’un d’entre vous a dans la main un semis, qu’il le plante ».
« C’est le signe de l’importance de l’agriculture et du fait que nous devons être productifs. L’agriculture se devrait de fournir les besoins de première nécessité de notre société », a-t-il insisté.
La rencontre a eu lieu dans la maison de l’homme politique Kamal Kheir, le président du Centre national dans la localité, en présence des éleveurs et des apiculteurs en plus des agriculteurs.
« Nous sommes fiers de votre venue dans notre chère ville, car vous vous tenez dans ces circonstances difficiles avec notre peuple et notre peuple », a pour sa part assuré M. Kheir, après avoir remercié la résistance et ses institutions pour « ces bonnes initiatives et ceux qui portent une grande attention à nos régions ».
Il a souligné que cette région « gardera son visage arabe authentique, car elle a beaucoup donné à la patrie et à la oumma, car elle a répondu à l’appel de la Palestine”. Il a rappelé que parmi ses militants se trouvait « le doyen des prisonniers dans les prisons de l’ennemi, Yahya Skaf ».
La localité de Yahia Skaf
Natif dans la localité de Meniyet, Yahia Skaf a disparu depuis sa participation à l’opération de résistance palestinienne conduite en 1978 par la résistante palestinienne Dalal al-Moghrabi. Connue sous l’appellation de l’Opération du littoral, elle au cours de laquelle un bus israélien avait été enlevé entre les villes de Haïfa et de Tel Aviv pour obtenir la libération de détenus palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes.
Elle s’est terminée par le martyre de 11 fedayins sur les 13 qui y avaient participé et la mort de 37 Israéliens et 82 autres blessés, selon la version israélienne officielle.
Alors qu’Israël assure qu’il a été tué durant cette opération et qu’il ne lui a trouvé aucune trace, le Centre al-Khiam pour les affaires des détenus libanais dans les prisons israéliennes, assure pour sa part que des membres de sa famille et des ex-détenus l’ont vu dans l’une des prisons.
Le Hezbollah a tenté de l’introduire dans ses opérations d’échanges avec l’entité sioniste en 2006, lors des négociations pour la libération d’un autre doyen des détenus Samir al-Qintar. Ce n’est qu’après avoir obtenu l’autorisation de ses parents que le Hezbollah a admis de mener a bien les pourparlers sans lui.
« En ces jours difficiles que le Liban est en train de vivre, notre seule espoir, après que les corrompus ont tout volé dans notre pays, réside dans nos ressources de gaz et de pétrole», a indiqué M. Kheir avant de conclure : « C’est la résistance qui entièrement disposée à empêcher l’ennemi d’extraire du pétrole et du gaz, afin que le Liban puisse extraire son pétrole et gaz de ses eaux territoriales. »
A la fin de la rencontre, des outils fournis par la Fondation ont été distribués aux agriculteurs, notamment des machines et des médicaments pour pulvériser des pesticides, des vêtements spéciaux pour les apiculteurs, et des médicaments et besoins du bétail.
Source: Divers