Le Washington Post a rapporté, dans un article, que « l’ingérence des Émirats arabes unis dans le système politique américain, selon des responsables du renseignement américain, inclue le piratage d’ordinateurs aux États-Unis ».
Le journal américain a révélé un rapport secret préparé par des responsables du renseignement américain, détaillant les efforts considérables pour manipuler le système politique américain de la part des Émirats arabes unis, qui « ont longtemps été considérés comme un partenaire de confiance », selon le journal.
Selon le même journal, « les activités émiraties couvertes par le rapport comprennent des tentatives légales et illégales d’orienter la politique étrangère américaine d’une manière propice à soutenir la tyrannie ».
Le Washington Post a noté que « les Émirats arabes unis ont dépensé plus de 154 millions de dollars pour soutenir divers lobbyes depuis 2016 », selon les archives du ministère de la Justice.
L’écrivain John Hudson a commenté l’affaire, notant que « trois personnes avaient lu un rapport confidentiel et déclaré, sous couvert d’anonymat, que « les activités attribuées aux EAU dans le rapport dépassent le cadre d’influence ».
Toujours selon le Washington Post, « les EAU ont recruté trois anciens responsables du renseignement et de l’armée américains pour les aider à surveiller des dissidents, des politiciens, des journalistes et des entreprises américaines ».
Les procureurs américains ont déclaré que « ces agents ont aidé les Émirats arabes unis à s’introduire dans des ordinateurs aux États-Unis et dans d’autres pays ».
« Le rapport était un test de renseignement unique d’une force amie », a déclaré Bruce Riedel de la Brookings Institution, qui a précédemment siégé au Conseil national du renseignement.
Mais c’est aussi, selon Riedel, un rappel que « les Émirats arabes unis ont cherché à devenir une puissance dans le cyberespace et ont utilisé des cyberarmes de manière douteuse, notamment en recrutant d’anciens responsables américains chargés de surveiller les États-Unis ».
Pour atteindre leurs objectifs, les Émirats arabes unis ont utilisé deux programmes d’espionnage : Pegasus, qui est affilié à la société israélienne NSO, et le projet Raven.
NSO Group est l’un des fabricants de logiciels espions les plus connus et les plus prolifiques dans le monde de la surveillance, et la société permet aux gouvernements et aux autorités chargées de l’application de la loi d’accéder aux données des appareils en exploitant les vulnérabilités et les failles des programmes logiciels.
Et à la mi-septembre de l’année dernière, trois anciens responsables, accusés d’avoir fourni une aide à la piraterie aux Émirats, ont plaidé coupables à ces accusations, il s’agit de Mark Baer, Ryan Adams et Daniel Gerik. Ils faisaient partie d’une unité secrète, appelée Project Raven, qui forme les espions des EAU.
Dans le cadre du projet Raven, d’anciens pirates informatiques du gouvernement américain ont aidé les agences de renseignement étrangères à surveiller les journalistes, les militants des droits de l’homme, les gouvernements rivaux et les dissidents, notamment en ciblant les Américains.
Les efforts se poursuivent pour recruter davantage de fonctionnaires. Le mois dernier, Craig Whitlock et Nate Jones ont rapporté qu’au cours des sept dernières années, près de 300 militaires retraités ont demandé l’autorisation fédérale de travailler aux Émirats, notamment en tant que consultants en cybersécurité.
Le Washington Post a révélé, dans une deuxième partie de son enquête, que des dizaines de généraux et amiraux américains à la retraite avaient occupé des emplois lucratifs dans des gouvernements étrangers depuis 2015, sachant que « les Émirats arabes unis représentent un marché d’emploi sédisant à l’étranger pour ces militaires à la retraite ».
Source: Médias