L’Otan est plus effrayée par une victoire russe en Ukraine que par une Troisième Guerre mondiale, a conclu l’ancien Président russe Dmitri Medvedev, après avoir consulté les propos du chef de l’Otan Jens Stoltenberg, lors de l’ouverture la 59e conférence de Munich sur la sécurité, le 17 février, réunissant une trentaine de dirigeants occidentaux.
« Stoltenberg a dit que le risque d’une victoire russe était plus élevé que le risque d’une escalade du conflit. Je traduis de manière compréhensible : le risque d’une Troisième Guerre mondiale est moins important que le risque d’une victoire de notre pays. Ils sont fous. Ils nous craignent et nous haïssent », a-t-il ainsi déclaré sur sa chaîne Telegram.
Le secrétaire général de l’Otan avait balayé d’un revers de main les risques d’escalade en Ukraine, affirmant que le plus grand risque était une victoire russe.
« Certains craignent que notre soutien à l’Ukraine ne déclenche une escalade. Laissez-moi être clair: il n’y a pas d’option qui ne soit pas risquée. Mais le plus grand risque de tous est que Poutine gagne », avait ainsi déclaré Jens Stoltenberg .
Durant le sommet de Munich, plusieurs chefs d’États européens sont montés au créneau pour exprimer des prise de positions qui excluent que la Russie puisse gagner dans cette guerre.
Emmanuel Macron a ainsi asséné: » La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre contre l’Ukraine », soulignant que Paris était prêt à « un conflit prolongé ». Estimant que « l’heure n’était pas aujourd’hui au dialogue » avec Moscou.
C’est la chef de la diplomatie russe Maria Zakharova qui a repondu au chef de l’Etat français.
« Les livraisons d’armes sur fond de déclarations sur l’inadmissibilité de la victoire de la Russie ne laissent pas d’autre conclusion logique, elle est la seule: on nous souhaite la défaite. Mais ils en resteront pour leurs frais », a écrit Mme Zakharova sur Telegram.
La diplomate a aussi commenté les propos de M.Macron sur un changement de pouvoir en Russie, prononcés à la conférence de Munich sur la sécurité.
« Il a ouvertement reconnu que pendant toutes ces années, l’Occident ne faisant pas que de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Russie, il tentait de renverser le pouvoir […]. Cela veut dire qu’il s’imposait sans fin comme interlocuteur du pouvoir russe tout en sachant qu’une campagne de changement de pouvoir anticonstitutionnel était en cours contre [notre] pays. Charmant. »
La position de M. Macron a soulevé des réactions outrées sur les réseaux sociaux. Sputnik en a rapporté quelques-unes
L’essayiste Laurent Ozon a ainsi rappelé que la Russie était une puissance nucléaire et que chercher sa défaite dans les conditions actuelles était « un pari de fou furieux ». L’analyste a souligné que Moscou ne pouvait pas se permettre de perdre et de voir l’Otan installer ses missiles à ses frontières.
Le journaliste Didier Maïsto a quant à lui rappelé les réalités du conflit, dont la poursuite nécessite du matériel et des effectifs. Il a moqué la vision « Call of Duty » du Président français, en référence au célèbre jeu vidéo de guerre.
La politologue Mua Mbuyi a ironisé sur les soutiens réels de Kiev dans le conflit, estimant que l’Occident était bien seul dans cette bataille.
La France envoie les Ukrainiens « à l’abattoir » en souhaitant la poursuite des hostilités, a pour sa part déploré Jonathan Watermolen, responsable du parti Reconquête dans le Pas-de-Calais.
Selon Sputnik, clin d’œil de l’histoire: c’est justement lors de la Conférence de Munich de 2007 que Vladimir Poutine avait prononcé l’un des discours fondateurs de sa politique internationale. À l’époque, le Président russe avait déjà mis en garde contre l’élargissement de l’Otan à l’Est, qui constituait selon lui « une provocation sapant la confiance mutuelle ».
Source: Agences