Comme je l’ai souvent écrit, c’est la résilience économique des pays impliqués qui désignera le vainqueur du bras de fer OTAN-Russie.
L’aspect militaire des choses est important, certes, mais ne sera pas déterminant à court et moyen termes, à moins que l’effondrement brutal et total d’un des deux partis ne vienne mettre un terme à la guerre d’usure et d’attrition menée par la Russie contre l’OTAN sur le théâtre ukrainien.
Dans le monde économique et financier virtuel dans lequel l’occident US-UE-G7 se complaît, un « accident » est de plus en plus probable et imminent. C’est du moins ce qui ressort d’un rapport de l’analyste en chef des marchés de la banque US Morgan Stanley, Mike Wilson.
Selon lui, les marchés US sont entrés dans la zone de la mort.
« Les actions américaines ont atteint des sommets insoutenables et pourraient s’effondrer de 26% en quelques mois », a averti le meilleur stratège de Morgan Stanley.
Dans une note d’analyse, le stratège en chef des actions américaines de la banque, Mike Wilson, a déclaré que le niveau actuel des valorisations des actions pourrait être comparé à la « zone de la mort », un terme d’alpinisme décrivant une altitude si élevée que les grimpeurs n’ont pas assez d’oxygène pour respirer.
« De nombreux décès dans l’alpinisme en haute altitude ont été causés par la zone de la mort, soit directement par la perte de fonctions vitales, soit indirectement par de mauvaises décisions prises sous stress ou affaiblissement physique qui conduisent à des accidents », a écrit Wilson.
« Il s’agit d’une parfaite analogie avec la situation actuelle des investisseurs en actions et, très franchement, la situation dans laquelle ils se sont trouvés plusieurs fois au cours de la dernière décennie », a-t-il ajouté.
La métaphore indique les niveaux excessifs auxquels les cours boursiers ont grimpé depuis le début de cette année. Wilson a suggéré que le S&P 500 pourrait chuter à 3000 points en quelques mois, en baisse d’environ 26% par rapport aux niveaux actuels, affirmant « qu’il est temps de retourner au camp de base avant le prochain guide de baisse des bénéfices».
La sombre prévision fait suite à ce que de nombreux analystes ont qualifié de pire année pour le marché boursier depuis la crise financière de 2008. Les trois indices ont chuté en 2022, le Dow Jones Industrial Average terminant l’année en baisse de 8,8% tandis que le S&P 500 a chuté de 19,4% et le Nasdaq Composite a plongé de 33,1%.
« Le rallye du marché baissier qui a commencé en octobre à partir de prix raisonnables et de faibles attentes s’est transformé en une frénésie spéculative basée sur une pause/pivot de la Fed qui ne vient pas », a déclaré la dernière note de Wilson.
Le stratège a averti à plusieurs reprises que la reprise du marché ne durera pas car il s’attend à ce que l’inflation se révèle plus rigide que ne le prévoyaient de nombreux autres économistes, obligeant la Réserve fédérale américaine à relever les taux afin de maîtriser la flambée des prix.
L’observateur de cette frénésie spéculative peut légitimement se demander QUI suscite et entretient cette spéculation, QUELS INITIES engrangeront les bénéfices juste avant l’effondrement prévu et quels petits investisseurs subiront l’essentiel des pertes.
Par Dominique Delawarde
Source: Réseau international