Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l’annulation d’une disposition législative interdisant aux Israéliens de séjourner dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.
Cette année-là, ‘Israël’ s’était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.
La loi votée pour permettre ce désengagement interdit depuis aux Israéliens de séjourner dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d’un vote nocturne au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie.
Ce vote rend désormais possible une éventuelle légalisation par les autorités de l’occupation israélienne d’une colonie recréée sans leur aval à Homesh, la seule des quatre colonies juives de la zone dont les habitants avaient dû être évacués de force en 2005 avant la destruction des lieux par l’armée israélienne.
Toute l’entreprise de colonisation israélienne en Cisjordanie est jugée illégale au regard du droit international par l’ONU.
Alors que le conflit israélo-palestinien semble emporté dans une nouvelle spirale de violence depuis l’entrée en fonctions fin décembre d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé le 20 février aux « parties de faire preuve de calme et de retenue et de s’abstenir de tout acte de provocation ».
Le Conseil a rappelé qu’il s’opposait « fermement à toutes les mesures unilatérales qui entravent la paix, notamment, entre autres, la construction et l’expansion de colonies de peuplement par Israël, la confiscation de terres palestiniennes et la ‘légalisation’ des avant-postes de colonies ».
Les colons d’extrême droite ont fait de Homesh un symbole de leur combat. Un petit groupe de militants y a créé une « yeshiva » (un institut d’études talmudique) en 2009, évacuée des dizaines de fois depuis par les forces de l’ordre, jusqu’à ce que l’armée finisse par les laisser s’installer.
En décembre 2021, un photographe de l’AFP y avait vu la yeshiva mais aussi un dortoir, deux installations de fortune constituées de bâches montées sur des armatures en bois, sous bonne garde de l’armée israélienne.
Le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich, lui-même habitant d’une colonie de Cisjordanie occupée, pour qui « les Palestiniens n’existent pas », comme il l’a déclaré dimanche, a qualifié sur Twitter le vote « d’historique ».
« Cette nuit, nous commençons à effacer la honte de l’expulsion et à faire avancer la régularisation de notre présence à Homesh », a-t-il ajouté.
Source: Avec AFP