L’ex-président libanais Michel Aoun a accusé des pays européens de vouloir implanter les déplacés syriens au Liban.
Dans un discours prononcé lors d’une tournée organisée par le Courant patriotique libre et son chef Gebrane Bassil à Jezzine, au sud du Liban, il a accusé les Européens d’œuvrer pour l’insertion des déplacés syriens parmi les Libanais « ce qui est dangereux ».
Et d’ajouter : « nous savons qui a causé l’entrée des Syriens au Liban et les Etats qui étaient derrière ceci et ont fait pression sur nous. Nous avons alerté de la dangerosité de cette situation mais les gouvernements qui se sont succédé n’étaient pas conscients de cela. ».
Et Michel Aoun de poursuivre : « les Nations Unies financent le maintien des déplacés syriens au Liban, pourquoi ne les aident-ils pas à rentrer en Syrie. Faites attention au projet européen d’implanter les Syriens au Liban ».
« Nous avons réalisé récemment que le jeu est grand et que c’est un complot contre le Liban », a-t-il averti.
« Je n’ai pas honte de le dire. La plupart des pays européens ne veulent pas les déplacés. Ils veulent nous les imposer et qu’ils restent chez nous. Le déplacé syrien n’est pas un réfugié politique. Mais ces Etats veulent nous imposer de considérer le réfugié sécuritaire comme un réfugié politique. C’est un mensonge et une insolence inadmissibles », a-t-il aussi assuré.
Et de poursuivre : « en nous entendant avec la partie syrienne, 500 mille syriens sont rentrés en Syrie. Ils les ont accueillis et leur ont fourni de l’aide pour trouver des maisons. … la superficie du Liban est petite et celle de la Syrie est 18 fois celle du Liban. Certaines parties payent aux Syriens pour rester au Liban ».
« Des Etats amis œuvrent pour saper le Liban. Ils ne veulent pas nous aider dans les séquelles causées par le déplacement (des Syriens) dont la hausse du chômage et de la criminalité », a-t-il averti.
Le dossier des déplacés syriens suscite un débat houleux au Liban depuis que les autorités sécuritaires ont éloigné récemment 50 syriens entrés illégalement au Liban. D’autant que leur chiffre s’élève a plus de deux millions.
Mercredi dernier, le Premier ministre par intérim Najib Mikati a tenu une réunion gouvernementale mercredi dernier, qui comprenait des responsables de la sécurité, et a pris des mesures qui ne sont pas les premières du genre.
Il a demandé au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés de fournir au ministère de l’Intérieur des informations sur les Syriens déplacés.
Il a ordonné aux services de sécurité de poursuivre les contrevenants et d’empêcher l’entrée de Syriens par des moyens illégaux et au ministère du Travail et de la Sécurité publique de resserrer le contrôle du travail des Syriens. La majorité écrasante des Syriens travaillent dans le noir.
Il a aussi sollicité le ministre de la Justice de discuter de la possibilité de remettre les détenus et les condamnés à l’État syrien, en tenant compte des accords pertinents.
Source: Médias