L’Arabie saoudite a annoncé dimanche 4 juin avoir exécuté la peine de mort à 3 détenus saoudiens.
Les trois jeunes ont été condamnés selon le ministère de l’Intérieur saoudien, « pour appartenance à une cellule terroriste, possession d’armes, agression à mains armées contre des centres et des agents de sécurité, avec l’intention de les tuer et pour avoir couvert un certain nombre de terroristes ».
Fadel Zaki Al Nacif, Hussein ben Ali al-Mahichi, et Zakaria ben Hassan al-Mahichi sont tous les trois originaires de la région al-Qatif, à l’est du royaume.
Un contexte sectaire
L’Institut du Golfe pour la démocratie a dénoncé l’acte d’accusation accusant les autorités saoudiennes d’avoir fabriqué les accusations contre les trois martyrs.
Pour sa part, la Rencontre de l’opposition en péninsule arabique a adressé un appel aux références religieuses chiites à Najaf en Irak pour interférer auprès de Riyad et arrêter les exécutions.
« Le contexte des exécutions est politique et sectaire, et la distorsion morale n’est qu’un ajout délibéré pour parvenir à des fins de justification des exécutions et pour en éviter les répercussions », a-t-il déploré dans un communiqué.
Le texte affirmait : « Les accusations alléguées sont émises par un système judiciaire corrompu et non indépendant et les procès ne remplissent pas les conditions minimales d’un jugement équitable ».
Selon la Rencontre « ce n’est un secret pour personne que le but du régime, en déformant l’image des martyrs est de nuire aux opposants et les calomnier… »
L’impliqué dans l’assassinat de Khashoggi
Fouad Ibrahim, un dirigeant de la Rencontre a révélé que c’est « le criminel Saoud al-Qahtani, impliqué dans l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi qui est en charge du dossier des exécutions et de l’ensemble des détenus dans les prisons saoudiennes ».
Sur sa page Twitter, il a indiqué aussi que Qahtani « supervise les salles de torture horrible pour arracher les ongles, bruler les corps, briser les os dans le sous-sol du Palais royale » (Diwan al-Malaki)
Et c’est Qahtani qui avait été chargé de séquestrer l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri en octobre 2017, a-t-il souligné.
Les compétitions sportives
Pour sa part, le Comité pour la défense des droits de l’homme dans la péninsule arabique a déclaré que « le régime saoudien continue de verser le sang des détenus du peuple de Qatif et approfondit à nouveau les blessures de son peuple ».
Selon lui, « la tentative du régime de laver sa réputation notoire en accueillant des compétitions sportives, en invitant des célébrités et en organisant des concerts, est une tentative qui ne réussira pas ».
« Des positions claires devraient être prises envers ce régime qui ne respecte ni les droits de l’homme ni les traités internationaux », a-t-il réclamé.
Et le Comité de souligner : « la communauté internationale, les organisations des droits de l’homme, les séminaires et les centres universitaires doivent assumer leur responsabilité juridique et humanitaire en intervenant immédiatement et sérieusement pour arrêter les excès du régime et mettre fin à ses exécutions absurdes ».
46 exécutions cette année
Depuis le début de cette année, les autorités saoudiennes ont exécuté 46 personnes, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse sur la base de données officielles. 12 d’entre eux ont été éliminés pour des raisons politiques.
Le 29 mai dernier, l’Arabie saoudite a annoncé avoir exécuté deux jeunes Bahreïnis détenus, Jaafar Mohammad Sultan et Sadeq Majed Thamer, 8 ans après leur arrestation.
En 2022, le royaume avait exécuté 147 personnes, dont 81 en une journée, soit plus du double du nombre d’exécutions en 2021, qui était de 69.
Depuis l’accession de Salmane ben Abdel Aziz au trône en 2015, l’Arabie saoudite a procédé à plus d’un millier d’exécutions, selon un rapport conjoint de Reprieve et de l’Organisation euro-saoudienne des droits de l’homme, publié plus tôt cette année.
Source: Divers