L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont fait pression sur leurs alliés européens pour qu’ils rétablissent leurs liens avec le gouvernement syrien et alléger les sanctions, a révélé le quotidien américain Bloomberg.
Mais selon les récentes déclarations du chef de la Diplomatie de l’Union européenne, cette dernière refuse de changer sa position.
D’après les sources de Bloomberg, les responsables saoudiens et émiratis ont fait part à leurs interlocuteurs européens que les efforts diplomatiques déployés pour mettre fin à la guerre sont inutiles, sans alléger les sanctions pour contribuer à réanimer l’économie syrienne.
Ils leur ont fait prévaloir que la reprise économique pourrait attirer des millions de réfugiés syriens dans leur pays d’origine, allégeant ainsi la pression sur les pays voisins tels que le Liban et la Jordanie.
L’ONU estime que plus de 12 millions de Syriens qui ont été déplacés par ce conflit, parmi lesquels 5,4 millions se sont réfugiés dans les États voisins, principalement en Turquie, au Liban et en Jordanie.
Ils sont deux millions de syriens dans le pays du cèdre, et un million et 300 mille en Jordanie.
Mais ce jeudi, l’AFP a rendu compte du refus de l’Union européenne de normaliser ses relations avec la Syrie.
« Malheureusement, au cours de l’année écoulée, il y a eu très peu de progrès vers un règlement du conflit syrien », a déclaré son chef de la diplomatie Josep Borrell en ouvrant la 7eme conférence de donateurs organisée à Bruxelles.
Malgré les efforts de l’ONU, « les conditions ne sont pas réunies pour que l’Union européenne modifie sa politique sur la Syrie », ce qui rendait nécessaires de « véritables réformes politiques » dans ce pays, a-t-il ajouté. Selon lui, les efforts devraient s’atteler pour convaincre le pouvoir syrien à exécuter la résolution 2254 qui constitue selon lui le réglement durable de la crise syrienne ».
Pas de retour des Syriens dans leur pays
L’UE maintiendra ses sanctions contre le pouvoir de Damas et ne soutiendra le retour des Syriens dans leur pays que s’ils sont «volontaires», sûrs et surveillés par des groupes internationaux, a aussi fait valoir le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères.
Borrell a révélé que l’UE allait dégager 560 millions d’Euros (600 millions de dollars) en complément aux 1,56 milliard d’euros annoncés l’an dernier.
Selon lui, cette assistance n’ira pas à Bachar al-Assad.
Au total, la communauté internationale avait promis en mai 2022 de mobiliser 6,4 milliards d’euros pour aider le peuple syrien jusqu’en 2023 inclus. Les pays donateurs sont principalement l’Arabie saoudite et le Qatar, sans le Koweït ni les Emirats.
Selon des organisations onusiennes, les besoins de la Syrie sont énormes et seul un dixième du financement requis a été assuré pour les projets de 2023 destinés à aider les Syriens à l’intérieur et ceux qui ont été déplacés.
Au cours des précédentes conférences de donateurs, l’UE avait compté pour plus de 70% des promesses de dons, en ajoutant à l’engagement du Haut représentant ceux effectués individuellement par les gouvernements des États membres.
Borell avait rencontré en marge de la conférence le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein qui avait assuré que cette rencontre tombait à pic surtout après le retour de la Syrie à la Ligue arabe, un sujet qui devrait fait l’objet de « discussions aiguës », selon lui.
Source: Divers