Par Diaa Abou Taam
Non loin du nord de la Palestine occupée, dans un endroit couvert d’arbres verts, l’un des moudjahidines du Média de guerre du Hezbollah nous a demandé de garer notre voiture et d’y laisser tous nos appareils électroniques et téléphones.
Se déplaçant d’un point à un autre au sud du fleuve Litani, accompagnés par le Médias de guerre de la Résistance, jusqu’à ce que nous atteignions le « studio » au fond d’un des bois dont nous ne connaissons pas l’emplacement exact, sauf qu’il est très proche du mur de séparation israélien entre Le Liban et ses colonies du nord.
Tout était prêt : des caméras, deux chaises, une banderole avec les slogans choisis soigneusement :
« Notre guerre contre l’occupation est ouverte jusqu’à la libération complète ».
J’ai demandé à notre escorte du Média de guerre : » Qu’entend-on par libération totale ? Le Liban ou la Palestine ? » Il a souri et a répondu : « Laissons les Israéliens spéculer. »
Cette réponse a été le début des mesures de camouflage pour ne pas permettre à l’ennemi de découvrir le moindre petit détail lié à l’interview : le lieu – l’heure – l’identité du personnage, par exemple, même les aiguilles de la montre que je portais et qui pouvait apparaître sur la caméra pendant l’interview, ont été modifiées. C’est l’un des détails et vous pouvez imaginer le reste.
Notre hôte, Hajj Reda, un commandant de la Résistance n’a pas tardé à arriver. Il semblait très clair qu’il fait partie de la première génération qui avait fondé la Résistance.
Le sourire ne quittait pas son visage tout au long de la période de pré-enregistrement. Il m’a posé des questions sur la famille, le travail et les frères dans la chaine AlManar TV, comme si on se connaissait depuis longtemps.
Il plaisantait avec les frères de Média de guerre, avant de reprendre quelques points écrits sur un bout de papier…Puis l’interview a commencé.
Je lui ai demandé : « Quelle est la différence entre la force de la résistance en juillet 2006 et l’année 2023?
Premièrement, on peut dire qu’elle est identique à la différence entre juin 1982, date de l’invasion du Liban par l’ennemi israélien qui est arrivé à la capitale, et entre le 25-5-2000, date de son retrait grâce à la force et à la détermination de la résistance.
De même, l’on peut dire que la différence est semblable à celle entre le 25 mai 2000 et la guerre de juillet 2006, car l’Israélien s’est aussi complètement trompé quand il a déclenché une guerre contre le Liban.
Comment la Résistance voit-elle la réalité de l’armée ennemie ?
L’état de faiblesse et de division qui secoue la société israélienne s’est répercutée sur son institution militaire et sécuritaire.
La grande anxiété et la confusion vécues par les Israéliens ainsi que l’état d’incertitude dans lequel ils vivent à propos de toute guerre future.
Sans oublier la désintégration de la dissuasion, dont parlent quotidiennement les Israéliens. Cette dissuasion, qui faiblit de jour en jour, est l’un de ses piliers sur lequel l’armée israélienne s’appuie dans sa théorie sur la sécurité.
Qu’est-ce qui attend l’armée ennemie et ses brigades dans toute confrontation à venir ?
Certes, comme l’a dit Sayed Nasrallah il y aura des surprises dans la guerre à venir. On aura recours à certaines armes et à d’autres choses surprenantes que nous n’avons pas utilisé en juillet 2006.
Les surprises dans toute guerre future ne seront pas limitées à un domaine spécifique ou à certains niveaux. Ils pourraient se manifester sur plusieurs fronts.
Quand nous parlons de surprises, naturellement, nous ne pouvons pas les mentionner, car elles ne seront plus des surprises, mais nous pouvons dire à notre ennemi qu’il sera surpris par le niveau de préparation.
Et il sera surpris par l’ampleur de l’initiative et de la force d’attaque de la résistance. Il sera surpris par le type de formations et de tactiques de la résistance.
L’équation de la Galilée
Il ne fait aucun doute que l’Israélien traite l’équation de la Galilée de façon très sérieuse. L’équation de la Galilée a imposé à l’ennemi israélien un nouveau déploiement, de nouvelles mesures et de nouveaux plans.
Et tout cela grâce à la force de la résistance et à la crédibilité du Secrétaire général dans ce domaine. L’Israélien sait très bien que les menaces de Sayed Nasrallah, sur l’entrée des forces de la résistance dans la Galilée lors d’une prochaine guerre, se basent sur des plans.
En un instant, nous verrons des gens entrer dans les territoires, comme cela s’est produit lors de la libération du sud-Liban en mai 2000.
Aussi, nous devons nous attendre à ce que nos réfugiés palestiniens traversent les frontières, au lendemain de la prochaine guerre, pour rencontrer leurs familles, leurs concitoyens, et les combattants de la résistance dans les zones occupées de la Palestine. Si Dieu le veut, ce sera l’une des scènes que nous espérons voir dans le proche avenir.
Certains trouveront peut-être cela exagéré, mais qui dans les années 2000 et 2006 s’attendaient à ce qu’il en soit ainsi ?
Si Dieu le veut, cela se produira avec la détermination et la sagesse des dirigeants de la résistance, et si Dieu le veut, vous et nous assiterons à ces images. Et vous, au lieu de filmer de l’arrière des frontières, vous photographierez de l’intérieur (la Palestine), Inchallah.
Il convient de rappeler que le sous-titrage de l’intégralité de l’interview sera ultérieurement diffusée sur notre site.
Source: AlManar