Le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, a confirmé mardi l’opposition de son pays à une intervention militaire étrangère au Niger, soulignant qu’elle conduirait à plus d’instabilité dans la région du Sahel.
Chanegriha a appelé, lors de son discours à la onzième conférence de Moscou sur la sécurité internationale, à rétablir au plus vite la situation constitutionnelle au Niger, loin des ingérences étrangères qui « créeront plus d’instabilité dans la région ».
Il a souligné que la situation dans la région du Sahel africain est « une conséquence directe des répercussions négatives de la crise libyenne, des interventions étrangères dans la région depuis 2011 et de l’évolution alarmante du conflit armé au Soudan depuis avril 2023 ».
Plus tôt, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la crise nigérienne représente une « menace directe pour l’Algérie », rejetant complètement et catégoriquement l’intervention militaire à Niamey.
Lors de sa rencontre avec des représentants de la presse nationale, le président algérien a souligné que la crise du Niger « ne peut être résolue que par la raison et non par la force », indiquant la volonté de son pays d’intervenir pour relancer le dialogue.
Le chef de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO, Omar Ali Traoré, a annoncé plus tôt que le groupe CEDEAO avait ordonné aux chefs d’état-major de la défense de ses pays d’activer immédiatement ses forces de réserve, dans un contexte d’incertitude sur la situation au Niger. .
La CEDEAO a également annoncé l’imposition de sanctions au Niger, notamment la fermeture de l’espace aérien des pays du groupe au Niger et la suspension des échanges commerciaux avec lui, dans le contexte de la prise de pouvoir des militaires et de l’isolement de Bazoum.
Début août, les participants à une réunion d’urgence des chefs d’état-major des forces armées de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, tenue à Abuja, ont adopté un plan en cas d’intervention militaire au Niger.
Les dirigeants du conseil militaire du Niger ont mis en garde contre toute intervention contre leur pays, soulignant que « toute intervention nous obligera à nous défendre jusqu’au dernier souffle ».
Et de poursuivire : « Nous voulons rappeler une fois de plus à la Communauté économique de l’Ouest États africains ou tout autre aventurier de notre ferme détermination à défendre notre patrie ».
Après avoir mobilisé une force de 25 000 soldats de la CEDEAO pour une éventuelle intervention au Niger, le conseil militaire a refusé de recevoir la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine et des Nations unies.
Les dirigeants du conseil militaire ont accusé la France de vouloir intervenir militairement pour ramener au pouvoir le président isolé Bazoum, annonçant l’annulation de plusieurs accords de coopération militaire avec Paris, en plus de mettre fin aux missions des ambassadeurs du pays à France, États-Unis, Nigéria et Togo.
Il convient de noter que le Mali et le Burkina Faso ont soutenu le Conseil militaire de transition au Niger et ont clairement déclaré que « toute intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour ramener Bazoum au pouvoir équivaudrait à leur déclarer la guerre ».
Source: Médias