Le ministre libanais des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire, Abdallah Bou Habib, a annoncé ce vendredi le rejet par le Liban du projet de résolution présenté au Conseil de sécurité concernant le renouvellement de la FINUL.
Bou Habib a expliqué que le projet « ne fait pas référence à la nécessité et à l’importance pour la FINUL de coordonner ses opérations avec le gouvernement libanais représenté par l’armée libanaise ».
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé le refus du Liban de légitimer le transfert du mandat de la FINUL du Chapitre VI, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU de 2006, qui appelle à résoudre le conflit par des moyens pacifiques, au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui appelle à imposer la résolution par la force.
Bou Habib a admis que le fait « d’attester les frontières terrestres contribue à mettre fin aux tensions persistantes qui ont lieu sur les frontières « , rappelant que « le Liban a appelé lors des réunions tripartites qui se déroulent à Naqoura sous les auspices des Nations Unies, de poursuivre les pourparlers sur la résolution des points de discorde et des réserves liés à la Ligne bleue, sauf que la partie israélienne n’a pas répondu ».
Raison pour laquelle le ministre Bou Habib a demandé aux membres du Conseil de sécurité, lors de ses réunions, de travailler à l’achèvement des négociations à ce sujet.
Bou Habib avait entamé, jeudi matin , ses réunions aux Nations Unies à New York, dans une visite destinée à apaiser les tensions et à maintenir la sécurité et la stabilité au sud du Liban, avant la prochaine session du Conseil de sécurité à la fin de ce mois-ci, en vue de renouveler le mandat de la FINUL pour une année supplémentaire.
La visite comprend également le suivi des contacts internationaux que le ministère a noués avec un grand nombre d’États membres (permanents et non permanents) du Conseil de sécurité, en échange de l’intensification des pressions exercées par Washington et plusieurs capitales arabes sur le Conseil de sécurité en vue d’élargir les tâches et les pouvoirs des forces de la FINUL déployées.
Le ministre Bou Habib et la délégation qui l’accompagne ont entamé leurs entretiens par une rencontre avec le représentant permanent des Etats-Unis d’Amérique, puis avec les représentants permanents du Royaume-Uni, du Japon et de la France, outre une rencontre avec les ambassadeurs des pays arabes aux Nations Unies. Il a également eu une longue réunion avec le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix du Département du Moyen-Orient.
Le coordinateur du gouvernement libanais auprès de la FINUL, le général de brigade Mounir Shehadeh, faisait partie de la délégation libanaise. Il a fait une présentation sur la Ligne bleue, les points sur lesquels le Liban a des réserves, les violations israéliennes des territoires libanais qui sont encore sous occupation israélienne, en présence d’un grand nombre d’attachés militaires des États membres de l’ONU et du personnel international du Secrétariat de l’ONU.
En juin dernier, les médias locaux ont rapporté que Bou Habib cherchait à corriger « l’erreur » commise l’année dernière et qui avait conduit à la prolongation d’un an du mandat de la FINUL, selon de nouvelles « règles d’engagement » qui permettaient aux forces des Nations Unies d’étendre leur action au sud du Liban.
Des sources du ministère des Affaires étrangères ont déclaré au journal libanais Al-Akhbar que Bou Habib avait contacté les ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité, pour tenter de reformuler le paragraphe qui affirme que « les forces de la FINUL n’ont besoin d’aucune autorisation ou permission préalable de qui que ce soit pour accomplir les tâches qui leur sont assignées et qu’elles sont autorisées à leur permettre de mener leurs opérations de manière indépendante », et a appelé « les parties à garantir la liberté de mouvement de la FINUL, notamment en autorisant des patrouilles inopinées ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé, le 31 août 2022, le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban pour un an, à condition qu’elle continue également à soutenir logistiquement l’armée libanaise pour une durée de 6 mois, avec l’ajout d’un paragraphe de l’article 16, qui précise que la FINUL n’a pas besoin d’autorisation préalable pour exercer ses fonctions.
Il convient de mentionner que les forces de la FINUL sont présentes au Liban depuis 1978 et comptent environ dix mille soldats qui sont déployés dans le sud du Liban.
Source: Médias