Le journal américain, le New York Times, a consacré, le lundi 28 août, un long article au romancier français, Mathieu Belezi, de son vrai nom, Gérard-Martial Princeau, qui a osé raconter « la brutale colonisation française de l’Algérie au XIXe siècle ».
Le New York Times a choisi d’évoquer « le passé violent de la France » en Algérie, à travers notamment le dernier livre de ce romancier français qui, à vrai dire, écrit, dans l’anonymat, sur la colonisation française en Algérie depuis maintenant 15 ans, rapporte le site l’Algérie Aujourd’hui.
De prime abord, l’auteur du retentissant livre: « Attaquer la terre et le soleil », a expliqué au journal américain que « pendant des années, écrire sur l’Algérie, ou même reconnaître le passé violent de la France dans ce pays, était une entreprise solitaire ».
Belezi cet écrivain de 69 ans, a expliqué, dans ce sens, que ses précédents n’ont trouvé que quelques milliers de lecteurs et cela, a t-il précisé, était « le résultat d’un malaise profond face à un passé qui remettait en cause l’image de la France en tant que phare des droits de l’homme ».
Mais les temps ont changé, a conclu le journal américain, soulignant que ce dernier livre, « Attaquer la terre et le soleil », paru l’année dernière, s’est vendu à près de 90 000 personnes et a remporté des prix prestigieux.
Plus loin, l’auteur du livre lâche tout de go que « les Français ont gouverné pendant 132 ans avant d’être chassés du pays par une sanglante guerre d’indépendance qui a laissé des cicatrices durables ».
« Cette histoire a longtemps été un tabou » mais c’est, dit-il, « mon devoir de poser des questions, surtout des questions que les gens ne veulent pas poser », a soutenu cet écrivain, fils d’un ouvrier d’usine qui a effectué son service militaire en Algérie juste avant la guerre d’indépendance.
Un écrivain qui écrit sur la guerre d’Algérie est isolé
« Nous sommes allés civiliser les soi-disant barbares, mais c’est nous qui étions barbares…Nous avons volé leurs terres et rasé leurs mosquées », a-t-il déploré.
Le New York Times, a ensuite mis en relief des passages du livre de Belezi qui a décrit, est-il mentionné, des scènes où des soldats français… armés de baïonnettes, tuent tous les habitants qui osent résister, « en leur perçant le ventre, en les soulevant du sol et en les tenant à bout de bras, embrochés comme des poulets » et ensuite, ils pillent les maisons, violent les femmes et laissent les survivants mourir de froid hors du village.
Le journal américain raconte également la solitude de cet écrivain français qui a osé écrire sur les horreurs commises par la France en Algérie. Un écrivain qui avait même du mal à trouver un éditeur pour ses livres.
Ainsi, il a souligné que Belezi a rarement été invité à la télévision française, encore moins dans les émissions littéraires les plus appréciées du pays, même après le succès de son dernier livre. « Les gens ont peur de ce que je vais dire », a expliqué Belezi.