Les Etats-Unis seraient impliqués d’une manière ou d’une autre dans les récents évènements dans le camp des réfugiés palestiniens d’Ain al-Hilweh à l’est de Saida au sud du Liban. Leurs velléités de fermer une fois pour toutes le dossier de ces réfugiés et avec, leur droit de retour dans leur patrie palestinienne, n’ont jamais cessé. Quand bien même, ils peinent toujours à les faire exécuter.
Le quotidien libanais al-Akhbar a révélé un évènement qui remonte à plus de dix années et qui illustre que ces efforts ne connaissent pas de répit. Il rapporte qu’en 2013, les Américains avaient organisé une rencontre dans la capitale omanaise à laquelle des délégués du gouvernement libanais ont été conviés. Ils y ont alors été informés par un responsable américain que les Libanais devraient renoncer à réclamer l’exécution de la résolution onusienne 194 sur le retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie.
« Il ne reste plus au Liban que 200 mille réfugiés palestiniens, certains voudraient se rendre en Occident, une petite faction envisage de se rendre dans la bande de Gaza et le Liban devrait absorber les autres et les insérer démographiquement, socialement et économiquement en éliminant l’interdiction d’exercer certaines professions et en leur accordant de longs séjours en attendant le moment propice pour les naturaliser », leur avait-il dit.
Le quotidien libanais constate qu’à la même date à peu près, depuis dix ans, l’UNRWA avait entamé la réduction de ses fonds pour les réfugiés palestiniens au Liban. Il remarque aussi que depuis, cette agence a été remplacée par des ONG occidentales et le nombre des réfugiés palestiniens qui ont exprimé la volonté d’immigrer est monté en flèche. Il est question qu’ils devraient être emmenés vers des pays scandinaves.
En plus de la révélation de cet évènement et de ces déclarations, le journal libanais a dévoilé la teneur d’un rapport récemment rédigé par une ambassade arabe à Beyrouth qui accuse les Etats-Unis de préparer depuis un certain temps un scénario pour liquider ce camp qui renferme le plus grand nombre de réfugiés au Liban.
Il rapporte qu’en 2018, des délégations américaines militaires du commandement central se sont rendues au moins 3 fois dans les zones qui le surplombent. Dans l’une d’entre elles se trouvait son commandant le général Joseph Votel.
Citant des sources sécuritaires libanaises, le document de l’ambassade rapporte que le général Votel avait alors demandé durant une visite au commandement de l’armée libanaise de lui organiser une tournée de reconnaissance dans l’entourage du camp d’Ain al-Hilweh, en compagnie d’officiers libanais experts dans ce dossier. Depuis la colline Sirup qui surplombe le camp, le général américain qui avait apporté avec lui des cartes détaillées du camp et de son entourage avait alors posé des questions bien précises à ses interlocuteurs libanais.
Elles portaient sur la réalité géographique et démographique du camp, sur l’identité des groupes armés qui s’y trouvent, notamment le groupe Ansar Allah dirigé par Jamal Sleiman et d’autres groupuscules islamiques, sur le nombre des réfugiés palestiniens qui sont venus de Syrie, sur la nature des mesures de sécurité adoptées par l’armée libanaise et sur les évolutions du plan d’édification du mur de ciment autour du camp.
À l’origine, l’idée du mur avait été proposée par les Etats-Unis. Les rencontres ultérieures américano-libanaises porteront sur l’achèvement de l’édification de ce mur de 6 mètres de hauteur avec des tours de 9 mètres, destiné à séparer le camp de son entourage. Des officiers libanais rapportent que les Américains insistaient pour présenter ce mur comme étant destiné à protéger les habitants du camp et non à les séparer de leur entourage.
Le document de l’ambassade arabe rapporte non sans étonnement qu’un certain nombre de terroristes qui avaient quitté le camp pour se rendre en Syrie et y participer aux combats en sont revenus suscitant des craintes chez certaines sources sécuritaires libanaises q appréhendent que ce retour ne soit planifié par un pays du Golfe, de concert avec les Etats-Unis et des groupes islamistes, dans le but d’y faire exploser la situation à l’intérieur dans le but de le démanteler et de mettre fin au droit de retour.
Source: Médias