Des représentants du mouvement de résistance yéménite Ansarullah sont revenus mardi à Sanaa après des pourparlers « positifs » en Arabie saoudite, impliquée dans la guerre contre le Yémen, théâtre de l’une des pires crises humanitaires au monde.
Des représentants d’Ansarullah s’étaient rendus à Ryad jeudi pour leur première visite annoncée publiquement depuis 2015, date à laquelle l’Arabie saoudite a pris la tête d’une coalition militaire en appui au gouvernement du président yéménite démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi.
Les responsables d’Ansarullah « sont revenus, accompagnés du médiateur omanais, dans la capitale Sanaa, après cinq jours de négociations à Ryad », a annoncé Al-Masirah, la chaîne de télévision d’Ansarullah.
« Il y aura un nouveau cycle de négociations », a déclaré sur X (ex-Twitter) Ali Al-Qhoom, membre du conseil politique d’Ansarullah, cité par l’AFP.
Selon lui, les pourparlers ont toutefois été « sérieux et positifs » et marqués par « l’optimisme » quant à la possibilité de « dépasser les blocages » entre les Yéménites et les Saoudiens.
Dans un communiqué publié tôt mercredi sur X, le ministère saoudien des Affaires étrangères a également salué les « résultats positifs » des pourparlers portant sur « l’élaboration d’une feuille de route pour soutenir le processus de paix au Yémen ».
La partie saoudienne des pourparlers à Ryad était dirigée par l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, précise le même communiqué.
La délégation d’Ansarullah a également rencontré le ministre saoudien de la Défense, frère du prince héritier Mohammed ben Salmane, selon la même source.
La visite à Ryad d’Ansarullah n’était pas la première rencontre entre les deux parties. Des responsables saoudiens s’étaient rendus à Sanaa il y a cinq mois.
Des discussions se tiennent aussi régulièrement via le sultanat d’Oman.
La visite d’Ansarullah à Ryad survient en plein réchauffement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, deux grandes puissances régionales rivales depuis des années.
Dimanche, les représentants d’Ansarullah avaient dit espérer des progrès à Ryad. Les négociations portent sur des questions concrètes, comme le paiement des salaires des fonctionnaires, la libération des prisonniers ou encore le retrait des forces de la coalition.
La guerre saoudienne contre le Yémen a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l’ONU qui s’inquiète notamment du risque de famine à grande échelle, l’aide internationale ne cessant de diminuer.
Alors que son intervention n’a pas permis de vaincre Ansarullah, l’Arabie saoudite cherche à se sortir de ce conflit coûteux pour ses finances et son image internationale.