Le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué le mardi 3 octobre, lors d’un vote historique au Congrès, victime de querelles fratricides au sein de son parti.
Des élus proches de Donald Trump, ajoutant leurs voix à la minorité démocrate de la Chambre, ont évincé le « speaker » de son poste, lui reprochant d’avoir négocié avec l’opposition un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs.
Après un débat tendu entre conservateurs dans l’hémicycle, 216 élus ont voté pour le destituer, dont huit républicains, contre 210. Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l’accolade et lui ont serré la main.
Le vote ouvre une période de fortes turbulences à la chambre basse, où un remplaçant doit être choisi, ce qui s’annonce très compliqué.
Il est intervenu après qu’un élu de la droite dure américaine, Matt Gaetz, a déposé une motion pour destituer le « speaker », pourtant membre de son parti.
Il accuse aussi le ténor républicain d’avoir conclu un « accord secret » avec le président Joe Biden sur une possible enveloppe pour l’Ukraine.
Or l’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
Quelques heures plus tard, Joe Biden a appelé à une élection rapide du prochain chef de la Chambre des représentants. « Comme les défis urgents de notre pays ne peuvent pas attendre, [le président] espère que la Chambre élira de façon rapide un nouveau chef », a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.