La Syrie enterre vendredi les militaires et leurs proches tués dans l’attaque de drones la veille contre une cérémonie de promotions d’officiers qui a fait plus d’une centaine de morts à Homs (centre), à laquelle Damas a répliqué par des bombardements intensifs de zones rebelles.
Des dizaines de proches de victimes se sont rassemblés tôt le matin, le visage fermé, devant l’hôpital militaire de Homs d’où les ambulances ont commencé à transporter les dépouilles des officiers et des membres de leurs familles vers leur dernière demeure, selon un journaliste de l’AFP.
« Mon fils, ne monte pas en voiture, ne pars pas, reste près de moi », criait une mère éperdue de douleur, en robe noire à fleurs blanches, la tête recouverte d’un fichu blanc.
Des soldats portant des couronnes précédaient les cercueils, au son d’une musique militaire.
Le ministre de la Défense, Ali Mahmoud Abbas, qui avait quitté la cérémonie jeudi peu avant l’attaque de drones, a assisté aux funérailles d’une trentaine de militaires et de civils à Homs. « Le sang des martyrs qui ont payé de leur vie hier est très cher, mais la patrie l’est encore plus », a-t-il affirmé.
L’attaque contre l’académie militaire de Homs, imputée par Damas à « des organisations terroristes », a fait 89 morts incluant 31 femmes et cinq enfants, ainsi que 277 blessés, selon un bilan des autorités syriennes.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni, a pour sa part donné un bilan plus élevé, affirmant que l’attaque avait fait 123 morts incluant 54 civils parmi lesquels 39 enfants, et quelque 150 blessés.
L’attentat n’a pas été revendiqué. La province de Homs est entièrement sous le contrôle du pouvoir syrien depuis 2018.
Des groupes jihadistes takfiristes qui contrôlent une partie du territoire syrien ont parfois recours aux drones armés pour commettre des attaques.
Les forces gouvernementales ont riposté par des bombardements qui ont visé depuis jeudi après-midi le dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest.
Condamnations
L’attentat contre l’académie militaire a été condamné par l’Iran qui a présenté ses condoléances au peuple et au gouvernement syrien, ainsi que par le sultanat d’Oman, les Emirats arabes unis, les mouvements de résistance palestinien Jihad islamique et le Front populaire pour la libération de la Palestine, et par l’organisation yéménite houthie Ansarullah.
Au Liban, les condamnations ont été exprimées par le Hezbollah, le chef du Parlement Nabih Berri, l’ex-président Emile Lahoud et plusieurs partis politiques et députés.
Source: Divers