Au moment où les troupes syriennes régulières assoient leur emprise dans les zones conquises ces derniers jours, entre la ville d’Al-Bab, occupée par les Turcs et la ville de Manbij occupée par les Kurdes, les Etats-Unis ont renforcé leur présence et leurs effectifs.
Selon une source proche des Kurdes syriens, citée par la télévision arabophone al-Mayadeen, les Américains de nouveau livré à leurs alliés de la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) une nouvelle cargaison d’équipements américains. Il s’agirait de véhicules blindés qui sont arrivés en provenance du nord irakien.
En même temps, des soldats polonais ont débarqué dans l’aéroport de Rmilane, tranformée en une base amériaine depuis que les Kurdes l’ont conquise. Les trois autres bases se trouvant à Tal Baydar et non loin de Aïn Arab (Kobané). Ils devraient participer à la campagne lancée pour libérer Raqqa, et baptisée Colère de l’Euphrate.
Press TV a aussi fait part que des forces américaines opérant au sein de la coalition internationale ont déployé leurs effectifs de combat et leurs équipements aux alentours de Manbij dans la province nord-est d’Alep.
Ces nouveaux déploiements interviennent une semaine à peine après une visite dans les zones kurdes syriennes du commandant en chef du Central Command (CENTCOM) et commandant des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, le général Joseph Votel, et celle du sénateur républicain John McCain
Dans un entretien pour le journal libanais al-Alkhbar, le porte-parole des FDS, Talal Sello assure que l’envoi des équipements américains relève d’une décision strictement américaine. Sello qui paraissait parfaitement satisfait s’est vanté que les Américains ne sont pas seulement « une partie garante, ou un allié politique mais ils sont partout avec nous sur le terrain ».
A la lumière des propos de Sello, Al-Akhbar croit deviner que le nombre des effectifs américains pourrait bien être supérieur au chiffre médiatisé et que leur aide s’est amplifiée avec l’avènement de Donald Trump.
Sur la participation des Turcs dans la bataille de Raqqa, elle n’a jamais été imposée par les Américains aux Kurdes comme certains médias l’ont propagée, assure Sello. Évoquant la rencontre avec le sénateur républicain John McCain, il a affirmé qu’ils se sont contentés de demander aux Kurdes s’ils consentaient la participation turque, ce qu’ils ont refusé.
Selon une source kurde citée par Al-Mayadeen, Washington ne compte pas rallier les Turcs à la libération de Raqqa de Daesh. De même elle s’est portée garante de protéger la ville de Manbij contre toute attaque, quelque soit l’assaillant.
Après avoir pris la ville d’Al-Bab, ce sont les Turcs qui avaient promis de prendre cette ville. L’un des objectifs de leur offensive Bouclier de l’Euphrate étant de déplacer les Kurdes vers la rive orientale de l’Euphrate. Ce mardi encore, le président Recep Tayyip Erdogan a réitéré la volonté aussi de participer à la bataille de Raqqa, mais toujours sans les kurdes.
Or l’avancée des Turcs et de leurs alliés syriens de l’Armée syrienne libre se trouve sérieusement bloquée par les avancées réalisées ces derniers jours par l’armée syrienne et ses alliés. Celle-ci a conquis la province sud et est d’Al-Bab. Elle a pris une quinzaine de villages et de localités et selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), elle est en train de se diriger vers la banlieue de Dayr Hafir et la localité stratégique d’al-Khafasa, sur la rive occidentale de l’Euphrate.
Sur le terrain, ce sont donc les troupes gouvernementales qui séparent les régions occupées par les forces de Bouclier de l’Euphrate de celles occupées par les milices de la Colère de l’Euphrate . Une situtation aussi critique que stratégique.
Source: Divers