Andrew Exum, qui était auparavant sous-secrétaire adjoint à la Défense pour la politique au Moyen-Orient, a affirmé que l’occupation israélienne ne parviendra pas à atteindre ses objectifs à Gaza, comme elle n’y est pas non plus parvenu lors de la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah.
Dans un article paru dans le magazine américain The Atlantic, Exum a déclaré qu’il n’était pas convaincu que la stratégie suivie par l’occupation à Gaza soit « judicieuse ».
Il a exprimé sa préoccupation quant au fait qu’« Israël a émis des objectifs extrémistes, comme il l’avait fait en 2006 », soulignant qu’il devait « tirer les leçons de son expérience en Liban ».
Selon lui, l’occupation a « tendance à se fixer des objectifs extrémistes, souvent destinés à hausser le moral au niveau local, et échoue à les atteindre », ce qui donne la victoire à la résistance.
« Au début de ma vie, j’avais fait des études supérieures au Liban, puis j’y suis retourné pour essayer de mieux comprendre comment le Hezbollah était devenu l’ennemi le plus puissant d’Israël », explique Exum.
Il a parlé de sa tentative de comprendre comment le Hezbollah s’est développé pour devenir l’ennemi le plus capable d’affronter « Israël », notant que ses recherches « ont révélé les erreurs et les faiblesses israéliennes, tout autant qu’elles ont révélé les points forts du Hezbollah ».
Dans ce contexte, l’auteur a évoqué les trois objectifs fixés par le Premier ministre d’occupation Ehud Olmert en 2006, à savoir: « détruire le Hezbollah, restituer les corps de deux prisonniers israéliens et mettre fin aux attaques de missiles (du Hezbollah) contre Israël ».
« Cependant, l’occupation n’a atteint aucun de ces objectifs. Malgré les bombardements contre le Liban, la plupart des observateurs n’avaient aucun doute que le Hezbollah était sorti victorieux de cette guerre, vu qu’il a résisté et est resté ferme pendant un mois face à Israël », comme l’a souligné Exum.
« Aujourd’hui, la Résistance islamique au Liban et le Hamas ne veulent rien de moins que la destruction d’Israël, mais ils ne sont pas pressés », selon l’ancien responsable américain.
Selon lui, le Hezbollah et le Hamas estiment que « le temps joue en leur faveur » et que les divisions internes israéliennes « sont susceptibles d’accomplir l’essentiel du travail en leur nom ».
Exum a évoqué le discours du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, qu’il a prononcé le 3 novembre, qui est son premier discours depuis le début de la guerre contre Gaza.
Dans ce contexte, l’auteur souligne que « Nasrallah était convaincu qu’Israël ne serait pas capable de détruire le Hamas », estimant que le Hamas « est devenu vainqueur dès qu’Israël a affirmé vouloir le détruire ».
Il estime que « peu de gens sont intéressés par une guerre régionale », ajoutant que s’il se trouvait à la place d’Israël, il ressentirait « une forte tentation de concentrer les efforts beaucoup plus à l’est ».
Exum estime que mener une guerre à grande échelle avec l’Iran est « hors de question », étant donné qu’Israël doit trouver un moyen pour modifier les calculs stratégiques iraniens, sinon le Hamas et le Hezbollah se renforceront de plus en plus.