Le pape François a déploré samedi ce qu’il a considéré être « la terrible augmentation des attaques contre les juifs dans le monde entier » ainsi que la montée de l’antisémitisme et l’antijudaïsme depuis le 7 octobre et le début de la guerre israélienne contre la bande de Gaza. Sans aucune allusion aux massacres subis par le peuple palestinien, d’après la dépêche de l’AFP.
« Nous les catholiques, ensemble avec vous, sommes très préoccupés par la terrible augmentation des attaques contre les Juifs dans le monde entier », écrit le pape argentin dans une lettre adressée à ses « frères et sœurs juifs en Israël » et rendue publique par le Vatican, selon l’AFP.
La guerre entre Israël et le Hamas « a produit dans l’opinion publique mondiale des divisions qui se transforment parfois en formes d’antisémitisme et d’antijudaïsme », poursuit le pape.
L’Eglise catholique « refuse toute forme d’antijudaïsme et d’antisémitisme, condamne sans équivoque toute manifestation de haine contre les Juifs et le judaïsme qui est un péché contre Dieu », assure François.
Evoquant l’opération Déluge d’al-Aqsa réalisée par le Hamas dans l’enveloppe de Gaza, il l’a qualifiée « d’acte atroce de terrorisme et d’extrémisme », renouvelant son appel pour la libération de tous les captifs israéliens à Gaza.
« Mon cœur est proche de vous, de la Terre Sainte, de tous les peuples qui l’habitent, israélien et palestinien, et je prie pour que le désir de paix soit le plus fort chez tous », a-t-il aussi dit. Ce fut dans son message retransmis en résumé par l’AFP la seule allusion au peuple palestinien.
Il a en revanche déclaré ce qui semble justifier la mort des milliers de Palestiniens dans l’offensive israélienne contre la bande de Gaza. « Les guerres modernes ne distinguent le plus souvent pas entre les cibles civiles et militaires ». Et d’ajouter : « Il n’y a pas de conflit qui n’aboutit pas d’une façon ou d’une autre à bombarder les civils sporadiquement ».
Les premières positions du pape du conflit en cours étaitent pourtant bien différentes.
Le mois de décembre dernier, le pape avait critiqué l’entité sioniste pour avoir tué deux femmes palestiniennes chrétiennes qui s’étaient abritées dans une église. Il avait alors dit : « C’est le terrorisme, c’est la guerre. C’est la guerre c’est le terrorisme ».
Le 22 novembre dernier, rapporte Sky News, il avait dit après deux rencontres séparées avec les familles des captifs israéliens, puis celles des détenus palestiniens : « C’est ce que font les guerres. Mais nous avons dépassé le stade des guerres. Ce n’est plus une guerre. C’est du terrorisme ».
Les Palestiniens qui l’avaient rencontré ont assuré qu’il avait employé le terme de génocide pour décrire les massacres israéliens contre les Palestiniens. Mais le Vatican a nié.
En octobre 2023, il avait réclamé un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des captifs israéliens
Depuis, sa sainteté semble avoir changé de position.
Il y a moins d’un mois, il condamnait une fois de plus « toutes les formes de terrorisme et d’extrémisme », demandant « la libération immédiate de tous les otages à Gaza », omettant de parler des palestiniens victimes.
À propos de la guerre sanguinaire israélienne contre la bande de Gaza qui a causé la mort de plus de 27.238 morts civils palestiniens, il s’est contenté de la qualifier de « forte réponse militaire » d’Israël qui a “provoqué une crise humanitaire d’une gravité exceptionnelle et des souffrances inconcevables ». Sans aucune allusion aux morts palestiniens.
Entretemps, plusieurs groupuscules juifs l’ont critiqué en raison de ses déclarations sur le terrorisme.
Le Washington Post a rapporté qu’un contact téléphonique entre lui et le président israélien Isaac Herzog en décembre a été tendu. Il avait insisté devant son hôte israélien « qu’il n’est pas permis de répondre au terrorisme par le terrorisme ».
Source: Divers